Dans le contexte de la forte crise démographique dans le pays et après les constats selon lesquels en 2017 le nombre des nouveaux nés avait été assez bas, soit le moins important depuis quatre décennies, il est temps de nous tourner à nouveau vers les problèmes de l’obstétrique. Les sages-femmes qui accueillent la nouvelle vie ont toujours été à l’honneur au sein des Bulgares. Le moment est venu de reconnaître leur rôle pour le choix des ménages bulgares de se décider d’avoir plus d’un enfant.
Dans le cadre d’un forum organisé à Sofia à l’occasion de la Journée de l’obstétrique – le 21 janvier, des sages-femmes de tout le pays ont soutenu la déclaration par laquelle sont réclamés des amendements au règlement en date de 2016 qui fait obstacle à leur travail. Celles-ci insistent pour que soient réglementés les soins pré- et post-natals ; que soit adopté un standard de ce type de soins conforme à la législation européenne ; qu’il existe des possibilités d’une augmentation de leurs rémunérations devant, selon elles, équivaloir à trois salaires minimaux, entre autres. Dans leur requête, les sages-femmes ont été soutenues par les médecins des milieux académiques et par l’administration publique.
Il est en premier impératif que la réglementation admette que la sage-femme ait le droit de guider elle-même l’accouchement. Elle est en état de ce faire car étant très bien formée, connaissant mieux qu’un médecin qui n’est pas spécialiste en gynécologie, les problèmes de la future maman, déclare Dr Atanas Chtéréev, l’un des éminents spécialistes en la matière. Il y formule les démarches suivantes :
Le plus important dans cette direction consiste dans la réglementation de la pratique individuelle des sages-femmes. Vient en deuxième lieu le niveau élevé de la formation afin que ne sortent pas des universités des cadres d’une mauvaise qualification. Telle qu’elle existe actuellement, cette réglementation du métier des sages-femmes leur permet de consulter les patientes et de les aider émotionnellement, mais en aucun cas ne les autorise de guider elles-mêmes l’accouchement. Il y est expressément indiqué que l’accouchement doit se produire sous le strict contrôle du médecin. Nous en avons toutefois des réserves très importantes car disposant de quelque 3500 sages-femmes très qualifiées.
Nous autres infirmières et sages-femmes nous devons être toujours à niveau par rapport à notre compétitivité et sommes déjà en mesure de déclarer que le moment du changement est venu – déclare Milka Vassiléva, présidente de l’Association bulgare des professionnels dans les soins médicaux.
Les problèmes auxquels se heurtent actuellement les infirmières et les sages-femmes sont très sérieux. Tout ce que nous faisons a pour but de défendre notre métier. De mon expertise de 20 ans dans cette profession, je peux dire que personne à ce jour n’a pensé à nous et à nos problèmes, indépendamment du fait que nous rencontrions régulièrement le ministre ou bien avions-nous des rendez-vous au sein de la Commission de santé du parlement. Des promesses sont faites mais ne sont jamais tenues.
Je partage vos préoccupations et c’est la raison pour laquelle je me joins au forum – déclare de son côté Dr Latchézar Ivanov, vice-président de la Commission de santé au parlement.
Pour ce qui est du domaine de la santé, nous autres politiques sommes fortement redevables à votre égard, à l’égard des sages-femmes et envers tous les Bulgares. Il est vrai que nous n’avons pu tenir toutes les promesses faites à des niveaux différents. Il convient de rappeler toutefois qu’en 2015 une Loi prévoyant l’élargissement des prérogatives des infirmières et des sages-femmes avait été adoptée. La question qui se pose est de savoir pourquoi cette loi n’avait pas été appliquée ? Je crois que l’une des raisons pour ce retard réside dans le financement. Nulle part dans la loi en question il n’est dit qui doit financer la pratique individuelle des sages-femmes.
Dans le cadre du forum organisé à Sofia, les sages-femmes ont exprimé leur intention de manifester en mai prochain si d’ici là ne sont pas examinées leurs propositions et n’est pas modifiée la réglementation les concernant.
Version française : Nina Kounova
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