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Business et syndicats, ensemble contre la menace de flambée des tarifs de l’électricité

Les tarifs de l’électricité pour le business augmentent de 30 à 60%, ont tiré fin 2017 la sonnette d’alarme les patrons en Bulgarie. Les syndicats les ont soutenus en ajoutant que cette flambée des prix aura des répercussions sur les prix de l’électricité pour les ménages également et qu’en réalité tous les prix grimperont. Au début de l’année en cours, les scénarios-catastrophes ont été quelque peu révisés à la baisse et actuellement on estime que la hausse des prix de l’électricité pour l’industrie sera de l’ordre de 15-30%. Le business a expliqué que cette flambée des prix est le résultat de spéculations et qu’il n’y a pas de raisons valables pour hausser les prix, les syndicats se sont dits préoccupés par d’éventuels licenciements et réductions des salaires.

La nouvelle année 2018 est arrivée et les prix de l’électricité n’ont pas bougé, mais la grogne et les avertissements de la part des milieux d’affaires et des syndicats n’ont pas faibli car, selon le chef de l’Association des industriels bulgaresBojidarDanev, on observe toujours « une schizophrénie économique provoquée par une mauvaise et vicieuse gouvernance ». La tension a atteint de tels niveaux que la ministre de l’Energie TéménoujkaPetkova et le président de l’autorité de régulation de l’énergie Ivan Ivanov se sont vus obligés d’inviter à plusieurs reprises les syndicats et les patrons pour discuter des problèmes, en ne cessant d’affirmer qu’il n’existe actuellement pas de raisons pour une flambée des prix de l’électricité. L’union rarement vue du business et des syndicats est cependant restée fidèle à son point de vue en ne faisant que reporter les futures hausses des tarifs au mois de février 2018.

Les tarifs de l’électricité en Bulgarie sont de deux types – des tarifs réglementés et des prix boursiers. Les prix réglementés sont fixés par la Commission de régulation de l’énergie et des eaux et ils sont modifiés en règle générale deux fois par an. Une bourse énergétique indépendante a été ouverte en 2015 qui est cependant sortie sur le marché de manière réelle en 2017. En théorie, tout le monde a le droit d’acheter ou de vendre de l’électricité à cette bourse mais en réalité il n’y a que le business qui y a accès. Bien plus, l’électricité qu’on peut y acheter ne vient que de deux centrales électriques appartenant à l’Etat – la centrale nucléaire de Kozlodouy et une centrale thermique en Bulgarie du Sud. Si on se fie à la pratique déjà établie, on devra avouer que les prix à la bourse et les prix réglementés ne différent guère. En plus de cela, il n’y a toujours pas un seul Bulgare qui ait pu acheter pour son ménage de l’électricité à la bourse. Même la ministre de l’Energie a avoué qu’il restait encore beaucoup à faire en la matière ;

Le business et les syndicats restent toujours sur leurs gardes et des protestations de masse sont même déjà prévues pour le 28 février si après une éventuelle rencontre avec le premier ministre BoykoBorissov, le problème ne trouve pas sa solution Les milieux d’affaires décèlent l’existence d’un cartel, des spéculations et finalement des prix exorbitants de l’électricité. Ces prix menaceraient leur compétitivité et leurs ventes et auraient des effets imprévisibles sur le long terme pour l’industrie nationale. Quant aux syndicats, ils parlent de menace pour les intérêts des salariés et de risque de flambée générale des prix à la consommation. Ils avertissent que des firmes seront obligées de réduire leurs coûts en commençant par des réductions des frais pour les salaires du personnel. Les syndicats n’excluent pas non plus des faillites et des licenciements de masse dans les secteurs industriels les plus sensibles aux tarifs de l’électricité.

A vrai dire, les prix de l’électricité en Bulgarie sont les plus bas en Europe. Il n’y a pas un autre pays européen où un Mégawatt/heure coûte 38 euros. Dans les pays européens développés, ces tarifs commencent à partir de 65 euros/ le MWh. Mais il est tout aussi vrai qu’il n’existe aucun autre pays européen où l’on verse des salaires aussi bas qu’en Bulgarie. Tout cela nous amène à la notion de prix « socialement supportables » pour des services et des biens de base et de première nécessité. En d’autres termes, ceci signifie que les tarifs de l’électricité doivent être d’abord socialement acceptables et ensuite des prix de marché. Mais il est impossible d’échapper aux exigences du marché sous peine de déséquilibres macroéconomiques irréparables. D’autant plus qu’en tant que pays membre de l’Union européenne, l’économie nationale bulgare est une économie ouverte pour toutes sortes d’influences extérieures. C’est pour dire que les pressions en direction de la hausse des tarifs de l’électricité viennent de l’extérieur, des pays développés où l’électricité coûte bien plus cher qu’en Bulgarie. De ce point de vue, on pourrait dire que les hausses des tarifs sont sur le moyen terme, inévitables. Reste à faire entretemps de sorte à ce que les revenus de la population atteignent également des niveaux européens et que les firmes soient au moins aussi compétitives que les compagnies européennes. Pour le moment, ces indices évoluent dans le bon sens et à une bonne vitesse et on estime que cela durera au moins encore deux ans. Ce qui devrait permettre d’éviter autant que possible de Bulgares de se retrouver dans la catégorie des « énergétiquement pauvres », c’est-à-dire de ceux qui paient plus de 10% de leurs revenus pour le courant de leur ménage.



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