Un Bulgare sur cinq n’a pas lu un seul livre au cours de la dernière année. C’est le constat établi par une étude nationale concernant l’attitude à l’égard de la lecture chez les Bulgares des différentes tranches d’âge réalisée sur commande de l’association “Livre bulgare”. Le fait que parmi les sondés nombreux sont ceux qui ne possèdent point de livres rend les résultats d’autant plus inquiétants. D’après la même étude, les Bulgares entre 40 et 65 ans sont les lecteurs les plus assidus tandis que les jeunes de 15 à 30 ans manifestent le moindre goût pour ce “voyage de l’esprit”. Elle a ainsi confirmé les tendances établies par le précédent sondage de l’association datant de 2019. D’après les spécialistes, ces résultats s’expliquent par l’intérêt accru pour les séries télévisées et l’absorption d’information de tout genre sur internet. “Il s’agit d’une tendance mondiale. Prenons l’Allemagne – on y a enregistré une baisse de la lecture en 2017 mais cela concerne la tranche d’âge de 44 à 54 ans, la raison étant que l’Allemagne, un des pays où l’on lit le plus, a adopté une politique nationale pour promouvoir la lecture chez les adolescents,” a indiqué sur RNB Vidin Dessislava Aleksiéva, présidente de l’association “Livre bulgare”.
"La conclusion à tirer est que si nous ne faisons rien à long terme, les Bulgares deviendront une nation qui ne lit pas. Il faut agir pour inverser ces tendances négatives. Les hautes technologies ne sont pas notre ennemi. D’ailleurs, elles seront toujours là. Je ne pense pas qu’il faille percevoir les livres et les technologies sur un mode compétitif car les livres nous offrent quelque chose d’un tout autre ordre. La lecture fait travailler l’imagination, elle nous fait réfléchir, elle nous donne à vivre un millier de vies. La prospérité économique est incontestablement plus répandue dans les pays où l’on apprécie les livres. D’après une étude réalisée il y a quelques ans, on pourra obtenir un PIB plus favorable à condition de populariser la lecture et améliorer la littératie des Bulgares. Cela revient à dire qu’investir dans la lecture égale à investir dans l’avenir."
On observe ces dernières années une augmentation des ventes de livres jeunesse. Une tendance qui rend l’espoir, reflétée d’ailleurs par les réponses données par les parents dont 83% déclarent lire à leurs enfants.
“Pour apprécier la lecture, il faut avoir été encouragé à lire dès sa plus tendre enfance. Il faut que quelqu’un vous ait montré l’exemple,” estime un jeune Bulgare interrogé par RNB Vidin.
“A mon avis, c’est le penchant à l’éducation en général qui s’est estompé,” considère un autre habitant de Vidin, celui-ci plus âgé. “Les jeunes lisent moins parce qu’ils sont constamment en ligne. Les personnes âgées lisent davantage. Moi j’achète des livres. Je dirais que j’ai une préférence pour les auteurs contemporains qui ont des idées plus modernes et que je trouve plus intéressants.”
Les prix élevés des livres ont incité les gens à redécouvrir l’usage des bibliothèques. C’est ce que signale Petar Pénev, employé de la Bibliothèque régionale de Vratsa “Hristo Botev”. Il éprouve une très grande satisfaction quand il trouve dans la collection de la bibliothèque le titre demandé par un lecteur et à plus forte raison s’il s’agit d’un classique relégué aux oubliettes ou bien un livre primé d’origine peu commune comme serbe ou grecque. Cependant, c’est souvent difficile car la bibliothèque n’a pas les moyens nécessaires pour acheter de nouveaux livres et on n’a pas tout dans la collection.
“Ce sont les biographies et les autobiographies de Bulgares illustres qui suscitent le plus grand intérêt. Les lecteurs ont également regagné leur goût pour les écrivains bulgares, une popularité indubitablement bien méritée : Guéorgui Bardarov, Guéorgui Gospodinov, Milen Ruskov, Maria Laleva. Les adolescents, eux, manifestent une préférence pour les séries littéraires de fantasy, “ raconte Pétar Pénev.
Son expérience professionnelle lui fait conclure que la lecture est en train de devenir une occupation élitiste en Bulgarie, à fortiori chez les jeunes. “Une minorité d’enfants à l’esprit éveillé continueront de lire, les autres compteront sur un savoir fragmenté puisé dans les réseaux sociaux et sur internet,” anticipe le bibliothécaire.
Edition : Vesséla Krastéva (propos recueillis par Plamen Kotsev, RNB Vidin)
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