C’est en 1972 que la Bulgarie a mis en orbite son premier engin spatial. Elle est ainsi le 18e pays à mettre un satellite en orbite. En 1979, elle devient le 6e pays à avoir envoyé un homme dans l’espace ; il s’agit du cosmonaute Guéorgui Ivanov. Depuis, l’Institut de la recherche spatiale de l’Académie des sciences bulgare, qui fête ses 40 ans, a mis au point 100 engins et a réalisé plus de 300 expériences. Ces cinq dernières années, l’institut a mené à bien plus de 119 projets. Une trentaine seulement ont été financés par le budget de l’Académie des sciences. Les autres ont bénéficié de financement à travers le sixième programme-cadre de recherche et de développement de la Commission européenne, à travers le programme d'aide communautaire aux pays d'Europe centrale et orientale PHARE, ou à travers le fonds de recherche scientifique du ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sciences. Pétar Guétsov, directeur de l’Institut pour la recherche spatiale :
« Les chercheurs bulgares ont beaucoup contribué à la mise au point de nouveaux instruments pour la Station spatiale internationale ; c’est l’expérience intitulée État. Nous mettrons notre expérience et notre savoir-faire à contribution pour étudier l’état des modules de la Station. Six autres pays participent à cette expérience. Une autre expérience que je considère comme intéressante, est une expérience de 500 jours qui vise à étudier l’état d’esprit d’un équipage en route vers Mars. C’est aussi une expérience internationale. La Bulgarie produira l’orangerie du vaisseau. Cette orangerie a passé plus de 11 ans à bord de la station Mir. Nous mettons aussi en place un microsatellite, Balkansat. La Bulgarie a mis en orbite de façon autonome deux satellites : Intercosmos Bulgaria 1000 et Meteor Priroda. Les nouvelles technologies nous permettent de continuer à mettre au point des petits satellites, qui sont très prisés dans la recherche spatiale en ce moment. »
Le microsatellite Balkansat permettra d’étudier des processus naturels, comme les incendies, les inondations, ou de différents types de pollution de l’eau et de l’atmosphère, en Bulgarie et sur la péninsule balkanique. Balkansat devrait être mis en orbite en 2011 ou 2012.
« Ce qui est très intéressant, c’est notre participation à la médecine spatiale. Cela fait plus de 10 ans que nos engins survolent la Terre en suivant de près l’état de santé des cosmonautes dans ces conditions extrêmes. À l’aide de notre expérience, nous avons élaboré une machine de diagnostic individuel. Nous estimations nous mènent à penser qu’il pourrait servir de case départ à l’élaboration d’un système de contrôle de santé à l’échelle nationale. Cette machine mesurera divers paramètres physiologiques comme la tension sanguine, le pouls, ou la température, sans que l’on fasse quoi que ce soit. En achetant la machine, on pourrait se connecter à un server local, qui renverrait l’information vers un server régional ou national à titre de prévention. »
Selon Pétar Guétsov, ce système de contrôle national pourrait être mis en place dès 2010.

Version française : Damian Vodénitcharov