Nous venons de tourner le dos à une année mouvementée, qui a vu trois gouvernements consécutifs se succéder aux commandes de l’Etat. C’est le moment de s’interroger sur les événements à venir sur l’échiquier politique en 2014, qui sera marquée par (au moins) une échéance électorale - une occasion en or pour nos responsables politiques, désireux d’asseoir leur légitimité et de gagner quelques précieux points dans les enquêtes d’opinion. Le Professeur Guéorgui Karassiméonov, directeur de l’Institut d’études politiques et juridiques, décrypte pour nous les tenants et les aboutissants d’une actualité politique, qui devient de plus en plus complexe pour l’électeur lambda :
"Nous observons actuellement un phénomène de mobilisation sociale - nos compatriotes ne cessent de réclamer davantage de transparence dans les institutions publiques. Les manifestations, organisées avec différent degré d’intensité depuis l’été, ont mis en exergue un profond malaise dans les rapports de la classe politique avec la société dans son ensemble."
Quels seront les événements phare de cette année ?
"Les élections européennes seront, à n’en pas douter, au cœur des efforts des principales formations politiques bulgares. Ce scrutin aura valeur de test pour les partis, qui essaieront d’obtenir un score raisonnable. Pour le Parti socialiste et le Mouvement des Droits et des Libertés, ce sera également l’occasion de consolider leurs positions et, en cas de succès, de démontrer le bien-fondé de la politique du gouvernement, appuyé par ces deux partis."
En 2013, Ahmed Dogan et Ivan Kostov ont tiré leur révérence en se retirant de la vie politique, peut-on parler de l’émergence d’une nouvelle élite politique ?
"25 ans après le début de la transition démocratique, il est tout à fait normal de voir certaines figures de la classe politique partir, en mettant fin à leur carrière dans les plus hauts cercles du pouvoir. Ceci dit, certains d’entre eux, comme M. Dogan, resteront très influents et très écoutés par les décideurs politiques. En même temps, nous avons des partis qui s’imposent une véritable cure de jouvence - tel a été notamment le cas du Bloc réformateur, qui a séduit une nouvelle génération de militants, plus jeunes et plus motivés."
Quels seront les enjeux de la politique étrangère de la Bulgarie ?
"Membre de l’Union Européenne et de l’OTAN, la Bulgarie devra pouvoir jouir d’une certaine stabilité sur le plan diplomatique. De plus, notre pays restera, à mon avis, un facteur politique de premier plan dans la région des Balkans"
Version française : Tsvetan Nikolov
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