Le monde contemporain est en train de vivre deux puissantes révolutions, qui ont modifié en profondeur notre vie – il s’agit des technologies de l’information et du tourisme. Taleb Rifai – secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) auprès de l’ONU, en est convaincu. L’expert étranger est en visite officielle chez nous, pour remettre une lettre ouverte à l’attention du gouvernement bulgare avec la demande de soutenir le tourisme, en tant que secteur important de l’économie. Un document similaire a déjà été remis à 61 États.
Des études de l’OMT indiquent, qu’au cours des années 50 du 20ème siècle à travers le monde avaient voyagé pas plus de 22 millions de personnes. À ce moment-là 75% de la population n’avait jamais quitté son lieu natal dans un rayon de 100 km. Les gens naissaient et mouraient sans s’éloigner de leur village ou de leur ville. Mais voilà que notre planète a radicalement changé et s’est … rapetissée. Les dernières données de l’OMT sont éloquentes. Selon elles en 2013 le tourisme international a enregistré 5% de croissance malgré la crise économique, alors qu’une personne sur sept sur la planète a voyagé à l’étranger. « Ce sont plus de 1 milliard de personnes, qui sont allées à l’étranger. Imaginez comment ce contact avec différents pays et cultures modifie notre façon de penser » – a dit Taleb Rifai au cours d’une cérémonie pour sa remise du titre « Docteur honoris causa de l’Université d’Économie Nationale et Mondiale » à Sofia. Durant les deux dernières décennies le tourisme s’est transformé en une industrie géante, qui génère des milliards de dollars américains de revenus et des emplois, aide des pays plus pauvres à relancer leur économie, à s’ouvrir au monde. Et si jusqu’à il y a peu l’Allemagne avait le plus grand nombre de ressortissants qui voyagent, maintenant les voyageurs les plus actifs sont les Chinois, suivis par les Russes.
Au cours de l’année dernière la Chine a envoyé 98 millions de touristes hors de ses frontières, alors que la Russie en a envoyés 55 millions. Les technologies de l’information ont aussi un certain impact. Désormais une personne sur trois chez nous planifie son voyage par le biais d’Internet, sans l’intermédiaire d’agences et de tour-opérateurs. Les médias sociaux ont quant à eux changer la manière, selon laquelle on fait de la publicité pour différents produits touristiques et on les positionne sur le marché. Désormais non seulement nous payons nos billets, nos réservations d’hôtel et autres sur Internet, mais dans les réseaux sociaux nous publions des photos de nos voyages, des avis sur les endroits, que nous avons visités. Les nouvelles technologies ont modifié les règles du jeu. Mais aussi le profil du voyageur contemporain est différent. Aujourd’hui la personne qui voyage est beaucoup plus éduquée, plus curieuse et plus exigeante, elle veut se plonger entièrement dans l’ambiance d’un pays donné, communiquer avec les gens, goûter leur cuisine. Le tourisme de masse recule de plus en plus sa place devant les itinéraires spécialisés, les parcours d’aventures dans la nature et autres. L’âge des touristes a changé aussi. Avec ou sans occasion des jeunes et des personnes âgées « prennent la route » à la recherche d’aventures et de rencontres avec d’autres cultures. Plus personne ne s’étonne des nombreux groupes de retraités, habillés de vêtements multicolores, qui vivent leur « seconde jeunesse » en voyageant même jusqu’aux endroits les plus reculés de la Terre. Et que dire des jeunes ? Selon des données de l’OMT chaque année plus de 330 millions de jeunes gens de moins de 28 ans se rendent à l’étranger. Et si par le passé seulement les plus aisés pouvaient se le permettre, aujourd’hui le monde est accessible à toute personne, qui est curieuse et veut le connaître.
Mais le changement le plus important, qui est intervenu avec l’accroissement de l’industrie touristique est lié à notre façon de penser. « Il s’agit des appels, liés à son développement durable et à la protection de la planète. Le touriste d’aujourd’hui veut voyager la conscience tranquille » – affirme le prof. Rifai. Et il ajoute que les gens, engagés avec le tourisme, doivent respecter les principes de durabilité. C’est pourquoi il a été agréablement surpris de la nouvelle stratégie pour le développement de secteur chez nous, qui englobe la période 2014-2030 : « Dans le document il est déclaré clairement qu’il faut que vous arrêtiez de vous concentrer sur le tourisme maritime et la construction excessive dans les stations balnéaires et qu’il est nécessaire que vous vous réorientiez vers le tourisme alternatif » – a dit le prof. Rifai. C’est une autre question de savoir comment et qui va appliquer en pratique la stratégie en question, de sorte à ce que le bétonnage de la nature bulgare cesse. Sinon selon le président de l’OMT notre pays est unique.
« C’est une destination très, très spéciale – a dit pour Radio Bulgarie le prof. Rifai. – Elle est le lien entre l’Europe et le Moyen-Orient, entre l’Europe et l’Asie. Le pays possède de si nombreuses ressources, qu’il se retrouve devant le défi de choisir où vous allez mettre l’accent. Est-ce que ce sera sur la culture, sur l’histoire, sur le tourisme spa ou sur les randonnées dans la nature ? La Bulgarie est une destination extrêmement riche et en même temps reconnaissable. À ce propos je la distinguerais parmi les autres destinations touristiques en Europe ».
Selon Taleb Rifai les gens voyageront de plus en plus. Le tourisme est un bouleversement qui a changé notre vie et ne peut plus être arrêté. Ça dépend de nous de savoir si nous réussirons à orienter cette puissante industrie vers un développement durable, pour la protection de la planète, ou si nous ferons preuve d’indifférence et nous laisserons notre pulsion consumériste détruire notre maison commune, appelée Terre.
Version française : Tsvetan Nikolov
Photos: Vénéta Nikolova
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