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La rentrée scolaire 2014 marquée par un fait divers d’amertume

Photo: Archives

Les habitants d’un petit village en Bulgarie de l’Ouest ont renvoyé neuf enfants de l’école car ils étaient…différents ! Différents parce qu’ils venaient de familles de réfugiés afghans. Cet épisode honteux s’est produit le 15 septembre, la rentrée scolaire, dans le village de Kalichté et a bouleversé l’ambiance festive qui par tradition marque le début de l’année scolaire. Une vague de commentaires, discussions et questions a été soulevée. Comment est-il possible de voir une chose pareille se produire en Bulgarie, fière de sa tolérance ethnique ? Depuis des millénaires cette partie du monde connaît la cohabitation pacifique de Bulgares, Roms, Arméniens et Juifs. Qu’est-ce qui a changé ? Nos villes et nos villages sont-ils à tel point bondés que les réfugiés n’y soient pas les bienvenus ? Ou plutôt sommes-nous d’esprit borné ?

Le maire, la directrice de l’école et les parents des élèves bulgares de Kalichté le sont peut-être… Maladies contagieuses et manquement intellectuel seraient, selon eux, des raisons suffisantes pour empêcher les enfants afghans d’entrer en classe. En effet, ce qui s’est passé dans le village de Kalichté et quelques mois plus tôt dans un autre village de la région de Kazanlak est le résultat direct de l’ignorance du pouvoir central, des médias et de toute la société. On ne naît pas tolérant, on le devient par l’éducation dès le plus jeune âge. Et c’est là que les institutions officielles mais aussi l’école et la famille ont échoué. L’affaire de cette semaine n’est que la partie émergée de l’iceberg.

Le flux migratoire en provenance de la Syrie, de l’Asie et de l’Afrique était attendu. Toujours est-il que la Bulgarie a été prise de court, tout comme les politiciens qui n’ont pas pu réagir face à la saturation des centres d’accueil à la frontière. Comment en est-on arrivé là ? Les dirigeants bulgares ont négligé le problème jusqu’à ce que les émigrés se soient présentés à nos portes. Quant aux professeurs, ils sont d’avis que ces sujets sont trop abstraits pour les élèves. Et les parents, eux, ne voient pas la nécessité de parler avec leurs enfants des problèmes des autres. Mais comment donc apprendre l’ouverture d’esprit et la curiosité à nos enfants ?

Le conflit à Kalichté est la conséquence logique d’une inaction longue et systématique pour arriver au moment où les problèmes ont envahi notre quotidien. Partant de là, la réaction hostile des citoyens semble plus compréhensible. Cependant on ne peut que déplorer la démarche de la directrice de l’école qui aurait bien pu construire des ponts entre les élèves et encourager leur curiosité et finalement leur tolérance.


Version française : Krassimir Koprivenski



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