Hier, dimanche a pris fin le deuxième round des négociations du parti GERB, sorti vainqueur des urnes à l’issue des parlementaires anticipées, avec les partis représentés au parlement. La semaine dernière, GERB qui sera chargé du mandat exploratoire a rencontré successivement les leaders du Bloc réformateur, du Front patriotique et du parti ABV. L’entretien entre les chefs des deux grands partis parlementaires – GERB et le PSB avait engendré de très grands espoirs. La rencontre tant attendue entre Boyko Borissov et Mikhail Mikov qui a eu lieu ce dimanche a fait chou blanc – il n’y aura pas de gouvernement de grande coalition. Les socialistes resteront dans l’opposition et ils ont même décliné la proposition du parti GERB pour le poste de président de l’Assemblée nationale.

« J’ai fait connaître notre décision d’être en opposition, décision qui découle logiquement du score électoral » - est formel Mikhaïl Mikov. Et il ajoute, que son parti fera preuve d’une attitude suffisamment constructive face aux graves problèmes auxquels est confronté le pays et qui réclament une approche responsable de la part de toutes les forces politiques, petites ou grandes. Le leader du plus grand parti politique Boyko Borissov s’est montré réservé quant au droit et à la responsabilité de former le cabinet et a expliqué que son parti  n’acceptait pas le mandat exploratoire comme une exclusivité pour son parti, parce que la décision commune avec le PSB de ne pas former un cabinet de grande coalition « épuisait en fait toutes les options ».

Le leader du parti GERB a relevé qu’après la constitution du parlement, il proposera de convoquer une réunion de tous les chefs de partis politiques au parlement pour essayer de trouver une issue à la situation. Pour le moment il n’acceptait pas un cabinet soutenu sur un plan d’action concret, mais sans la participation de représentants politiques des partis qui l’appuient, comme on en avait pourtant convenu jeudi avec le Front patriotique. Sa déclaration a créé la surprise, parce que à l’issue des entretiens du Front avec l’équipe de négociations du parti GERB il avait été dit que le Front patriotique acceptait la signature au bas du programme comme un engagement en faveur d’une coalition et que c’est précisément un tel accord que sera signé avec les réformateurs ainsi qu’avec les autres formations qui avaliseraient le futur cabinet. Boyko Borissov a invité le Bloc réformateur et le Front patriotique à désigner des membres du cabinet.

« Je suis prêt à souscrire au bas d’un programme partagé, a dit-il. La responsabilité partagée engage les leaders au sein du gouvernement. C’est là que les choses se règlent. Dans le cas contraire il vaudrait mieux pour nous de rester tous au parlement, de former un gouvernement du type Orécharski. Nous arrêtons une date, disons le 1^er juillet pour avoir le temps d’organiser des élections législatives et communales en une seule fois pour ne pas gaspiller l’argent des contribuables. Jusqu’à cette date, ce sera ou bien un temps mort, l’option zéro ou bien nous ne nous préoccuperons que des problèmes brûlants. »

Plus tard ce dimanche, après la réunion du Conseil politique de la coalition, les coprésidents du Front patriotique Valéry Siméonov et Krassimir Karakatchanov ont fait connaître leur décision de ne désigner que des experts pour un éventuel gouvernement. 

«  Je voudrais confirmer la décision du Conseil politique en vertu de laquelle le Front patriotique ne participera pas au futur cabinet avec des hommes politiques, sans égard à la force politique ayant reçu mandat de le former, a dit Valéry Siméonov.- Nous avons pris cette décision immédiatement à l’issue des élections et elle n’a été que confirmée maintenant ».

«  Nous n’avons aucune prétention en ce qui concerne la candidature que proposera GERB pour le poste de premier ministre et des ministres en général. Pourtant, pour notre coalition, nous sommes en plein droit de décider nous-mêmes », a dit de son côté Krassimir Karakatchanov.

Dimanche encore, les leaders des Démocrates pour une Bulgarie forte Radan Kanev et du mouvement Bulgarie des citoyens Megléna Kounéva ont été élus par les députés du Bloc réformateur comme coprésidents de leur groupe parlementaire. Ceci, selon eux, sera au final, plus efficace et plus stable.

« Par cette élection de deux coprésidents, et en plus à l’unanimité absolue, nous laissons clairement entendre que notre groupe est stable et qu’il est capable de prendre à l’unanimité des décisions importantes », a dit Megléna Kounéva.

Quelle est la position des réformateurs après que le leader du parti GERB ait montré clairement que le Bloc réformateur ferait partie de l’exécutif ?

« La décision qui représentera le Bloc réformateur dans l’exécutif, à condition qu’un tel accord soit faisable, sera prise par le Bloc lui-même et non pas par ses partenaires, tout comme nous ne discutons pas les remaniements personnels auxquels procèdent les autres forces politiques, a dit Radan Kanev. -Quant à ma décision personnelle, elle est le fruit d’une décision mûrement réfléchie et elle tient compte du fait que le grand objectif de notre activité de réformes sera l’élaboration de textes normatifs. »

Selon Radan Kanev et Mégléna Kounéva, à l’heure actuelle la question de leur entrée au pouvoir n’a même pas fait l’objet d’un débat.

Version française : Roumiana Markova