Le nouveau projet original de Miltcho Léviev est créé spécialement pour le chœur des « Voix cosmiques » sous la direction de Vania Monéva et le Big Band de la Radio nationale bulgare sous la baguette d’Antony Dontchev. Dans ce projet le maestro Miltcho Léviev fait un récapitulatif de sa vie personnelle et artistique, une vie marquée par la recherche perpétuelle des rapprochements et non pas des contrastes… « Selon moi, l’art le plus sophistiqué, c’est de vivre par repérer les points communs entre les religions, les différents styles dans la musique, les cultures voire même les dictons », a confié le professeur Miltcho Léviev à Radio Bulgarie. L’album sera présenté aujourd’hui, à la salle « Bulgaria ».

Le projet comprend deux parties. La première partie s’articule autour de chansons populaires bulgares et s’intitule « Bulgarie – Suite bulgare ». La deuxième partie représente une variation originale de « Rhapsodie In Blue » de George Gershwin. « C’est l’histoire de ma vie entre la Bulgarie et les États-Unis mais je veux ajouter encore une chose », poursuit Miltcho Léviev.

« Le projet « Voyage dans deux mondes » devrait se doter d’un sous-titre « Parallèlement ». Écouter de la musique américaine ne signifie pas spécialement aller aux États-Unis ou attendre les Américains venir en Bulgarie. Car cela fait bien longtemps que le jazz est devenu une musique universelle tout comme le folklore bulgare connu du monde entier grâce au « Mystère des Voix bulgares ». Le projet que nous présentons est une collaboration artistique entre un orchestre de jazz composé de 17 instrumentistes et les 17 chanteuses du chœur « Voix cosmiques ». Il s’agit d’un mariage original et nouveau d’interprètes et d’intonations. C’est très prononcé dans la « Rhapsodie In Blue ». À la question de savoir comment cette musique américaine s’associe avec les rythmes bulgares, je réponds toujours qu’il suffit de la découvrir et d’improviser par la suite. J’ai aimé le travail avec les filles du chœur qui ont une sensibilité pour la musique différente. Dans ma vie j’essaie de suivre le principe que les professeurs ne sont que des guides qui nous aident à réaliser nos capacités individuelles… ».

« Miltcho Léviev s’installe aux États-Unis en 1970 à l’invitation du musicien américain Don Ellis.

« Le monde entier a beaucoup changé depuis – dit encore Miltcho Léviev. La musique a changé, le mélange des styles aussi. Cette interaction entre les différents courants musicaux commence dans les années 60 du siècle dernier et de nos jours c’est un processus tout à fait naturel. Et nous, les artistes, nous avons la mission d’abolir les barrières entre les musiques, les religions. Quant à la liberté, c’est plutôt une question de sensation interne. Car la liberté n’existe nulle part. Elle n’existe pas dans les dictatures mais elle n’existe pas non plus dans les régimes capitalistes dominés par la toute-puissance du business. Bien sûr, il ne faut pas généraliser car il y a des personnes honnêtes dans les milieux des affaires et dans la politique. Tout comme tous ces jeunes gens intelligents et d’esprit rayonnant que j’ai le bonheur de rencontrer en Bulgarie depuis plus de 15 ans. »