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La Saint Nicolas, un océan de poissons et de passions!

| Modifié le 06/12/14 à 09:34 БНР Новини
Photo: Archives




La Saint-Nicolas est une des plus jolies fêtes du calendrier orthodoxe bulgare,  inspirée d'un personnage ayant réellement vécu, Nicolas de Myre. Né à Patara au Sud-ouest de l'actuelle Turquie (à l'époque Asie mineure) entre 250 et 270, il fut le successeur de son oncle, l'évêque de Myre. De son vivant, Nicolas de Myre fut le protecteur des enfants, des veuves et des gens faibles. Il fut bienveillant et généreux.

En Bulgarie, en plus d’être le patron des marins, Saint Nicolas est aussi considéré depuis quelques années comme le saint protecteur des banquiers et de la finance. Une chose est sûre, sa fête donne lieu à de nombreuses réjouissances et marque le début du cycle des jolies fêtes de Noël et du Jour de l’An…

Le mythe de Saint Nicolas a donné lieu à de nombreuses légendes, chants et dictons sur le thème du poisson, consommé obligatoirement ce 6 décembre, en dérogation autorisée au rigoureux carême de Noël.

Dans de nombreuses religions et us et coutumes, le poisson est le symbole de la féminité. Et qui dit féminité dit fertilité et amour des enfants et de la famille. Le poisson est associé à la mère de Dieu et aux divinités lunaires en général. Ce qui explique qu’on le retrouve invariablement aux côtés de la déesse grecque de l’amour Aphrodite. Plus tard, le christianisme confirme le rôle du poisson comme un des symboles de Jésus-Christ et des premiers chrétiens, appelés les « chasseurs d’âmes ».

Faute de conditions propices à sa conservation dans le passé, le poisson était souvent considéré comme un aliment dangereux, vite avarié. Pour rester comestible, il devait être grillé rapidement jusqu’à ce que ses yeux blanchissent. Dans le cas contraire, c’est le consommateur qui tournait de l’œil, si le poisson passait quelques jours sans être cuit. 

Nos anciens disaient à ce propos, qu’on ne devait pas manger du poisson tous les mois de l’année, il fallait attendre ceux qui comprenaient un « r », comme septembre, octobre, novembre, décembre. Dans le même temps, le poisson était considéré comme un produit sain et propre, pas du tout saturé en mauvaises graisses, qui était autorisé exceptionnellement pendant les périodes de carême, notamment le jour de l’Annonciation, le Dimanche des Rameaux et bien sûr, à la Saint Nicolas…

Sur le plan purement symbolique, le poisson est associé à l’eau, aux profondeurs de la mer et des océans et au monde souterrain. D’après les visions cosmogoniques archaïques, la Terre reposerait sur deux ou trois poissons, sur des cachalots ou même sur les cornes d’un bœuf hissé sur le dos d’un gros poisson. Quant au lien avec le monde souterrain, il met en valeur la symbolique de la fertilité. Nos anciens disaient que si l’on mange du poisson, on ne risque pas la stérilité. Et ce thème est repris par de nombreuses chansons folkloriques.

Symbole de l’abondance et du bonheur, le poisson est également présent dans les bénédictions de Noël. Des vœux sont formulés à l’égard de la jeune fille de la maison qui est comparée à un poisson gracieux dans l’eau, à une perdrix dans les champs ou à un paon majestueux dans la basse-cour. Le mariage est de ce fait souvent considéré comme une bonne pêche !

Qui ne connaît le conte du poisson d'or qui exauce tous les vœux ? Du côté d’Assénovgrad, pas loin de Plovdiv, il existe une église dédiée à la « Sainte Vierge-des-Poissons », à cause de sa coupole en écailles de poisson. Une source miraculeuse coule à proximité et si l’on y voit un poisson, c’est que nos prières seront entendues. Les fidèles y jettent régulièrement des pièces de monnaie. 

Et quand on parle de poisson transposé dans le patrimoine folklorique des Bulgares, c’est la carpe qui reste indétrônable, et qui est déjà connue et appréciée des anciens Slaves. D’après les légendes, si une carpe reste à l’abri des regards des humains pendant 40 ans, elle se transforme en un dragon, ce qui explique la présence de carpes sculptées et non pas de dragons au pied de certains iconostases. 

Pour en finir avec la carpe, elle serait la servante de Saint Nicolas, d’où sa présence symbolique sur la table du festin du 6 décembre, fête votive du saint. La carpe est sacrée, car on retrouverait sur sa tête une petite arrête en forme de croix qui est conservée telle une amulette, offerte aux nouveaux-nés. Il ne faut pas non plus jeter les écailles de la carpe qui sont porteuses de richesse et de prospérité. 

Présenté par Sonia Vasséva



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