Podcast en français
Taille du texte
Radio nationale bulgare © 2025 Tous droits réservés

Schengen, la cocarde que le gouvernement aimerait arborer avec fierté

БНР Новини
Photo: Darina Grigorova

L’attentat contre « « Charlie Hebdo » a placé la sécurité au centre des préoccupations de l’Europe. Concrètement pour la Bulgarie, c’est le thème de notre adhésion à Schengen qui a refait surface, même si depuis toutes ces années d’attente aux portes de cet espace convoité de liberté, de sécurité et de justice européen, la classe politique n’a toujours pas su expliquer quels seront les avantages stratégiques concrets dont la Bulgarie pourrait tirer profit. Depuis quelques jours, Mégléna Kounéva, vice-premier ministre s’est elle aussi jointe au chœur des adeptes de notre adhésion rapide à l’espace Schengen, en faisant savoir que d’après les sondages, 57% des Bulgares seraient favorables à l’entrée de la Bulgarie dans Schengen. 

Car la Bulgarie est catégorique - l’application des termes de la Convention de Schengen doit être une priorité non seulement pour le pays, mais aussi pour l’ensemble de l’Europe. Sauf que les avis européens sont plutôt partagés, car si la Bulgarie a rempli dès 2012 l’ensemble des critères techniques requis, il existe encore des pays dont l’Allemagne qui souhaitent repousser encore l’adhésion de la Bulgarie à Schengen. Dans le même temps, le président du parlement européen Martin Schultz a déclaré à la Radio nationale que l’entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans Schengen doit faire partie des débats sur la nouvelle stratégie sécuritaire de l’Europe.

A cause de notre besoin croissant de sécurité, nous devons nous pencher sur la capacité de la Bulgarie et de la Roumanie de défendre leurs frontières extérieures, estime Martin Schultz. Mais si l’on essaye de lire entre les lignes, on comprendra facilement que l’adhésion de la Bulgarie à l’espace Schengen n’est pas pour demain. Pourquoi ? A cause simplement de la menace djihadiste qui amplifie de jour en jour et de la nouvelle pression migratoire que le pays devra gérer dès les premiers jours du printemps.

Sinon, les contrôles renforcés à la frontière bulgaro-turque donnent des résultats, notamment avec l’interpellation le premier de l’an de Fritz-Joly Joachim qui est soupçonné de complicité avec les frères Kouachi. D’ailleurs c’est justement le massacre à Paris qui a fait réagir les ministres de l’Intérieur des pays membres de Schengen dont les avis ont été très partagés.
« Le contrôle aux frontières doit être rétabli et nous devons même aller plus loin, en modifiant la Convention Schengen », a annoncé Jorge Fernández Díaz, le ministre espagnol de l’Intérieur sur les pages d’El Pais. Des craintes ont été aussi exprimées par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker qui a déclaré que la Convention Schengen doit être révisée pour accroître l’efficacité de la lutte contre le terrorisme.

Après avoir reconnu que les frères Kouachi étaient connus du système d’information Schengen, le ministre allemand de l’Intérieur Thomas de Maizière a énoncé le nouvel objectif des pays qui constituent la frontière extérieure de l’Union européenne : «  Chaque policier en poste aux frontières doit être en mesure de distinguer à tout moment le terroriste potentiel du terroriste opérationnel, en route vers un foyer de tensions dans le monde. » 

Dans ce contexte, les messages purement politiques de Sofia sur l’adhésion accélérée dans Schengen sonnent plutôt creux et manquent de sérieux. Même si les critères techniques sont remplis et que 57% des Bulgares y sont favorables…

Version française : Sonia Vasséva



Последвайте ни и в Google News Showcase, за да научите най-важното от деня!

Tous les articles

"Renaissance" menace de "mettre le feu" à la Bulgarie à cause de l’adoption de l’euro

Dans une déclaration lue au parlement, Kostadin Kostadinov, leader de "Renaissance", a indiqué que son parti ne permettra pas "cette trahison nationale qu’est l’adhésion à la zone euro". D’après lui, la Bulgarie ne remplit toujours pas le critère du..

Publié le 22/01/25 à 12:18
Maciej Szymanski

Les priorités de la présidence polonaise présentées à Sofia

Les priorités de la présidence polonaise du Conseil de l’UE se déclineront autour de la défense et la sécurité, la protection des personnes et des frontières, la résistance aux ingérences étrangères et la désinformation, la sécurité et la liberté des..

Publié le 22/01/25 à 10:26

L’intégration européenne des Balkans occidentaux et le soutien à l’Ukraine restent prioritaires pour la Bulgarie

Le nouveau ministre des Affaires étrangères de Bulgarie Georg Guéorguiev s’est entretenu pour la première fois avec Kaja Kallas, haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Il a mis en valeur l’engagement pris..

Publié le 21/01/25 à 15:53