Tout a démarré avec la fusion des deux grandes galeries d’art à Sofia : la Galerie nationale des Beaux-Arts et la Galerie des arts d’ailleurs. Ce projet est connu sous le nom du « Louvre bulgare » et l’objectif est de réunir sous un toit le plus grand nombre d’ouvres d’art, non seulement de Bulgarie, mais aussi du monde entier. A l’heure actuelle, deux mille pièces sont exposées dans les vingt-huit salles du nouveau musée qui a été baptisé « Carré 500 » et dont le premier jour d’ouverture était le 24 mai dernier.

Le grand peintre bulgare Svetlin Roussev a fait partie de ceux qui sont à la base de la conception muséale.

« Ce n’est pas un musée classique de tout point de vue. Il s’est formé à partir de deux galeries d’art aux collections très différentes, bien qu’aussi avec certains points en communs. Tout au long de notre travail sur l’organisation de l’espace et des expositions, l’idée de fond était d’élever la culture nationale à travers la mise en perspective des problèmes et tendances dans la muséographie contemporaine. »

Donc il ne s’agit pas d’une simple fusion de deux galeries, mais d’un musée qui a son propre caractère. Ici, les collections bulgares et celles de pays étrangers sont juxtaposées afin de montrer les tendances propres aux différentes époques, surtout au XXe siècle. L’exposition présente les œuvres non pas par auteurs mais par époque, dans l’ordre chronologique. Ainsi, dans une salle, les visiteurs peuvent voir côte à côte les œuvres du peintre Eugène Carrières, du sculpteur Rodin, ainsi qu’une peintre bulgare peu connue : Sultana Surugon. « Ce n’est pas un hasard si nous la faisons cohabiter avec Eugène Carrière, explique Svetlin Roussev. Nous avions voulu mettre en avant la similarité des sujets que ces artistes traitent et les préoccupations qui sont les même pour tous les créateurs européens de cette époque. Cette contextualisation permettra de faire d’importantes découvertes sur le plan comparatif. De même, il serait intéressant pour le public de voir les deux tableaux de Renoir près de celui de Nikola Petrov. Tous les deux sont des postimpressionnistes. »

L’ambition de l’équipe de concepteurs du musée est non simplement de montrer un espace bien organisé, mais aussi de suivre une idée particulière qui donne sens et met en valeur la richesse de la collection. Le musée propose une approche différente du grand art, qui ouvre aussi de nouvelles perspectives pour la recherche.

Version française : Miladina Monova