Le gouvernement du Parti socialiste bulgare (PSB) dirigé par le Premier ministre Jean Videnov est un épisode essentiel de ce qu’on appelle la transition du régime totalitaire à la démocratie. Après avoir gagné les élections du 18 décembre 1994, le PSB compose un gouvernement de coalition constitué d’experts indépendants, d’activistes du mouvement politique « Ecoglasnost » et de représentants de l’Union agraire BZNS « Alexandre Stamboliyski ». La nouvelle majorité a pour objectif de continuer les réformes économiques, tout en luttant contre la pauvreté et la criminalité. Mais au lieu de cela le pays a été précipité dans le gouffre de l’hyperinflation jusqu’à provoquer la quasi-faillite de l’Etat.
La politique du gouvernement est de ranimer les entreprises publiques, tout en contrôlant les prix de leur production. De fait, les entreprises qui dépendent de produits d’importation deviennent déficitaires. Parallèlement, un système Lancaire mafieux se développe sans contrôle, les banques accordent des près qui ne seront jamais remboursés et sans tenir compte de leurs avoirs. Le gouvernement procède alors à une campagne de privatisation par le biais de la vente des actions d’Etat. Chaque citoyen pouvait s’acheter des actions de l’entreprise publique en privatisation, ainsi on était censé devenir actionnaire et participer à la politique de l’entreprise. Beaucoup de gens ont été tenté par cette offre et ont acheté des obligations d’Etat pour constituer ce qu’on appelait « un livret d’obligations ». Deux ans plus tard, ces entreprises qui entre temps s’étaient transformées en holdings ont pour la plupart fait faillite. Mais écoutons le Premier ministre de l’époque Jean Vidénov, qui dans une presse-conférence en 1995 présente la politique du gouvernement.
« Rappelons que la gauche démocratique a pris la direction de l’Etat dans une situation de crise économique sans précèdent, marquée par un effondrement de la productivité, des entreprises publiques en voie de faire faillite et un système bancaire qui s’effondre, alors que nos marchés traditionnels étaient déjà pris d’assaut par nos concurrents. Dans notre programme de campagne électorale, nous nous sommes engagés d’arrêter la chute libre, de ressusciter l’économie et l’agriculture en protégeant les producteurs agricoles. Nous avons promis des règles, une privatisation juste, de la justice sociale et plus d’intégration internationale ».
Or, les temps sont durs pour réaliser ces objectifs stratégiques. En 1995, les USA et le Canada limitent leurs exportations de blé. La récolte est mauvaise aussi en Bulgarie, mais le gouvernement n’intervient pas pour limiter les exportations. La crise commence en octobre 1995 avec l’épuisement des réserves de céréales et l’augmentation de leur prix du double. Dans les mois suivants 15 banques font faillite et l’hyperinflation atteint les 300%. Le pays est placé sou la surveillance du FMI. Le peuple descend dans la rue et des immenses manifestations provoquent la démission du gouvernement de Jean Videnov. Il refuse de former un second gouvernement et le 13 février 1997 il est remplacé par le maire de Sofia Stefan Sofiyanski, qui prend la tête d’un gouvernement provisoire, constitués d’experts.
Version française : Miladina MonovaLa Bulgarie n’a pas eu son Printemps de Prague, son syndicat Solidarité, des dissidents de la taille de Vaclav Havel et Lech Walesa. La psychologie nationale et les répressions contre les intellectuels après le coup d’Etat prosoviétique le 9 septembre..
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