« La culture de la pression » bâillonne de plus en plus les médias bulgares. Les réseaux de la com’ interviennent activement / et souvent brutalement/ dans la ligne éditoriale des rédactions. La mainmise et l’étouffement du pluralisme s’inscrivent dans la durabilité…
Tel est le constat alarmant d’une étude informelle de l’antenne bulgare de l’Association des journalistes européens sur la liberté d’expression en 2015. Le sondage a été réalisé en ligne dans la période 19 juin-30 juillet 2015 sur un panel de 143 journalistes de tout le pays. 53,8% des confrères interrogés reconnaissent avoir été freinés d’une manière ou de l’autre dans l’exercice de leur profession. 73% estiment qu’une partie de leurs collègues sont soumis à une pression considérable.
"Si en 2013 à la question « Comment jugez-vous la liberté d’expression en Bulgarie ? » 52% des journalistes interrogés ont répondu „mal”, et 40% ont dit « moyennement respectée », en 2015 les évaluations oscillent entre « satisfaisante » (31,5%) et « mauvaise » (42%)", - résume la situation l’analyste Ilya Valkov.
Même si l’on observe un léger mieux dans le climatmédiatique,les résultats ne révèlent pas moins des tendances négatives dans le sens de l’accroissement de l’autocensure et de la concentration de la propriété sur les médias. 9% des journalistes reconnaissent éviter volontairement les sujets qui fâchent, 46% font preuve de courage occasionnellement. Certains le font sous la pression, d’autres pour éviter de perdre leur job, d’autres encore par pure paresse. Ilya Valkov poursuit ses explications :
"Dans le contexte du financement des médias au titre de projets européens et de l’influence évidente de la part de politiques ou même d’institutions municipales ou publiques sur leur ligne éditoriale, 67% des journalistes interrogés ne cachent pas recevoir des appels de la part de la classe politique qui leur donne des consignes ou leur passe carrément un savon pour des articles qui ne lui plaisent pas. Très souvent, on retrouve sur les pages des journaux des sujets rédigés sur commande, comme en ce moment, en pleine campagne électorale."
La fusion des intérêts politiques et économiques dans l’administration des médias est pointée du doigt par 83,9% des journalistes interrogés, qui trouvent encore qu’il existe un monopole des médias /82,5%/ et une propriété plus qu’opaque sur les éditions /65,7%/. 62,9% des sondés reconnaissent aussi que si les médias sont placés sous influence, c’est aussi à cause de la qualification et du savoir-faire insuffisants des journalistes.
Qu’en est-il des médias à l’échelle régionale ? Eléments de réponse avec Maria Tchéréchéva de l’Association des journalistes européens -Bulgarie :
"Les menaces dont font l’objet les journalistes des médias régionaux sont largement répandues. A la différence de l’étude nationale où les confrères peuvent craindre la délation, la calomnie et le danger de se retrouver dans une liste noire, en province les journalistes sont ouvertement menacés de poursuites judiciaires."
Y-a-t-il quand même une chance pour l’intégrité et la liberté d’expression des médias bulgares ? La réponse de Vélislava Antonova du journal CAPITAL :
"C’est possible à condition d’avoir le courage et de remplir en toute honnêteté sa mission de journaliste, car nous avons un rôle de correctif. Nous sommes une interface entre les citoyens et le pouvoir et il ne faut pas craindre de poser les questions qui fâchent. Dans le cas contraire, nous trahissons la confiance des citoyens, ce qui à la longue fait creuser un gouffre immense entre ce que nous sommes et ce que les circonstances essayent de nous dicter."
Version française : Sonia Vasséva
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