A l'occasion de la Semaine européenne du don d’organes et de la greffe, à Sofia a été donné le coup de départ à la Campagne nationale de sensibilisation au don d’organes. Les transplantations sont parmi les grands succès de la médecine moderne car elles permettent à des gens avec des pathologies graves d’obtenir une nouvelle chance de vie avec un organe sain. Les campagnes de soutien à ce geste humanitaire se déroulent depuis 2013 sous le patronage de l’Agence exécutive des greffes. Elles ont pour objectif d’améliorer le niveau d’information sur les dons d’organes en tant que choix personnel et une condition nécessaire pour le déploiement d’un programme national de dons et de greffe. Au cours de cette année on a enregistré 14 dons d’organes de personnes décédées et 9 de donneurs vivants. Les médecins ont greffé 28 reins, 12 foies et 6 cœurs. Nous nous sommes entretenus avec le docteur Marina Siméonova, directrice de l’Agence aux greffes, qui nous donne des détails sur cette initiative:
« Une seule semaine ne suffit pas pour répondre aux besoins. Nous travaillons pendant toute l’année. Les medias nous aident beaucoup et c’est grâce à eux que nous arrivons à sensibiliser beaucoup de gens avec l’intention de leur expliquer ce que signifie la notion de mort cérébrale, une situation dans laquelle le cœur continue à battre, comment et qui fournit les preuves d’un décès de cette catégorie. Nous ne sommes pas en mesure d’exiger des gens de comprendre tout cela et c’est pour cette raison qu’il est très important de les informer. Nous avons l’ambition d’expliquer à la société qu’il existe des gens qui après leur mort ont fait un don de leurs organes, qu’au moment le plus pénible de leur vie leurs parents ou proches ont pris cette noble décision en l’espace de quelques heures seulement car on ne peut pas attendre trop longtemps. Nous voudrions nous recueillir à la mémoire de ceux qui nous ont quittés, nous aimerions remercier leurs proches, tout comme les médecins qui se battent pour la vie. Ce sont des professionnels exceptionnels et des gens au grand cœur. En tant que médecin réanimateur, je sais très bien combien il est difficile de se battre pour la vie et à quel point la décision de la famille est noble et difficile. Et bien que j’ai eu quelques préoccupations, cette année on remettra pour la première fois un insigne de la gratitude à la famille de chaque donneur d’organe, elle représente une petite étoile. Car ces gens-là sont comme des étoiles brillantes pour nous et pour les greffés. Ces gens méritent notre amour, notre reconnaissance et c’est le moins qu’on puisse faire pour eux. »
En ce qui concerne les problèmes des greffes en Bulgarie, le docteur Siméonova mentionne le faible niveau d’information des gens et le stress au travail des réanimateurs, des anesthésistes et des médecins-greffeurs. Ces derniers temps elle a assisté à une réunion internationale intéressante qu’elle évoque:
« J’ai assisté à la réunion annuelle du Comité du don d’organes du Conseil de l’Europe. Ce sont des réunions très importantes au siège de la Commission européenne à Bruxelles et à Strasbourg au cours desquelles on prend des décisions concernant les grandes lignes de la politique en matière de greffes. Nous participons de manière active aux discussions. On peut dire qu’on observe maintenant une évolution sensible car les gens savent que nous avons sauvé des êtres humains, que nous sommes un pays qui non seulement cherche des donneurs mais que nous sommes également capables de fournir du soutien grâce à nos équipes de professionnels. On nous invite maintenant à participer à des projets communs qui ne sont pas rémunérés mais qui tracent la politique en matière de greffes. Nous participerons à un projet de ce genre avec l’Italie, l’Autriche et la Slovénie. Je suis contente qu’on nous ait invités. Il n’y a pas longtemps on était dans la périphérie mais on doit maintenant démontrer qu’il y a des gens intelligents et responsables qui travaillent et qui vivent en Bulgarie » – nous confie le docteur Siméonova.
Nous avons également abordé le sujet concernant la prochaine table ronde en novembre qui discutera le grand problème de l’adoption d’une loi sur le don d’organes croisé qui manque à l’heure actuelle en Bulgarie. Le docteur Siméonova insiste aussi sur des amendements à la législation qui exigent toutefois la coopération et la sensibilisation des députés. D’ici là, ceux qui ont besoin de greffes doivent se contenter de nourrir l’espoir que tous les problèmes seront finalement résolus en Bulgarie.
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