A la galerie « Sredets » au ministère de la Culture vient d’être inaugurée l’exposition du grand photographe Krum Savov, qui à la fin du 19e début 20e siècle documente des tranches de vie des Bulgares de différentes régions des Balkans ottomans. Né en 1882 au village de Ustovo dans les Rhodopes, il perd son père très jeune. Ses oncles l’élèvent et grâce à son cousin Stoyo Chichkov, il part étudier la photographie dans une école de cartographie.
Stoyo Chichkov est un homme éduqué, il est linguiste, folkloriste et intellectuel actif. Il prend en charge l’éducation de son cousin et met à sa disposition un atelier à Tchépélaré. Il amène Krum dans ses voyages de recherche sur le folklore sur la frontière avec les Rhodopes, restés sous l’Empire ottoman, après la libération de la Bulgarie.
Les premières photos de Krum Savov ont été publiées dans le revue « Rodopski napreduk » /"Progrès rhodopéen"/. Elles illustrent des scènes de la Guerre balkanique, des campagnes de conversion au christianisme que le Saint Synodes menait dans les villages des Pomaks (musulmans bulgarophones) et des rencontres de familles séparées des deux cotés de la frontière.
Zoya Natchéva est directrice des Archives nationales de Smolyan et historienne spécialiste de la biographie et de l’œuvre de Krum Savov. Nous lui avons demandé de nous en dire plus sur le contenu de l’exposition.
« L’exposition a été préparée par le photographe Ivo Hadjimichev, à la base des clichés conservés aux Archives de Smolyan, au Musée d’histoire d’Assenovgrad et au Musée d’ethnographie de Plovdiv. Ivo Hadjimichev les a découvertes et digitalisées, ce qui constitue un ensemble de 130 photos, dont nous avons choisi 53 pour cette exposition. Désormais, les chercheurs sur cette période historique peuvent utiliser ces documents ».
La tâche du photographe n’était pas facile. Il devait porter tout le matériel photo et les plaques de verre sur le dos d’un âne. Les archives conservent plus de 1000 de ses clichés. A cette époque, les gens avaient peur de se faire prendre en photo, mais Krum Savov arrivait à les convaincre grâce à son caractère aimable et amical. Il immortalise ainsi des scènes de vie de mariages, du travail des artisans, de la vie familiale, du folklore et des paysages.
Ces clichés étaient envoyés dans des ateliers en Tchéquie pour les faire développer. Au début du 20e siècle, Krum Savov participe à des expositions universelles à Liège et à Londres où il reçoit des médailles d’argent pour ses ouvres.
Cette exposition réalise le rêve de la fille du photographe, Nedialka, qui offre les photos à l’écrivain des Rhodopes Nikolay Haytov, qui était un proche. Celui-ci de son coté les a offertes au Musée d’Assenovgrad. Zoya Natchéva organise cette exposition en établissant des contacts avec la ville de Xanthi en Grèce, avec le projet de diffuser l’œuvre du photographe en dehors de la Bulgarie.
Pour le photographe Ivo Hadjimichev, « la mission de cette exposition est de rappeler l’œuvre d’un grand homme qui a énormément contribué à la création d’une mémoire visuelle de la Bulgarie. Quand j’ai vu ces photos pour la première fois, j’ai compris qu’il s’agit d’une source de connaissance inexplorée ».
Pour financer l’expo, Ivo Hadjimichev demande le soutien de ses amis américains Nelly et Robert Gibson. Nelly est d’origine bulgare et avec son mari elle a crée la American foundation for Bulgaria, qui soutient la recherche sur l’histoire de la photographie bulgare.
Version française : Miladina Monova
Les photos appartiennent aux Archives nationales de Smolyan.
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