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La Rose bulgare a enfin son musée !

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Photo: Vénéta Pavlova

La rose oléifère est un des symboles de la Bulgarie et depuis quelques jours à la Roseraie de Kazanlak, capitale de la Vallée des Roses, elle a aussi son musée qui lui est entièrement dédié et qui retrace l’histoire de la production d’essence de rose en Bulgarie depuis la nuit des temps. En fait, dès 1967, à l’Institut de la rose et des huiles essentielles est aménagé un petit espace d’exposition pour conter l’histoire de nos roses, dont la collection a été transférée et enrichie dans le nouveau bâtiment entièrement rénové qui jouxte le Muséum d’Histoire de la ville de Kazanlak. On dit même que c’est le premier musée au monde qui met à l’honneur la rose…

Le Musée de la Rose. Photo: zakazanlak.bg

En Bulgarie sont surtout cultivées les rosiers de Damas ou Rosa damascenа, une variété introduite en Bulgarie au XVIIe siècle depuis Damas en Syrie, qui trouve chez nous une vraie terre d’accueil. Nous nous sommes entretenus avec la guide du musée, Vélichka Todorova :

„С’est effectivement une terre propice à la culture de la rose oléifère. Le climat y est doux et les sols sont sablonneux et légers. L’hiver les rosiers  ne gèlent pas puisqu’ils ne retiennent pas d’eau. Certains ont essayé d’exporter les champs de roses dans d’autres régions, mais peine perdue ! Les roses n’aiment que notre terre et notre région. Ce n’est pas par hasard qu’on l’a nommé la Vallée des Roses ».

Au fil des années, la Bulgarie a développé d’autres plantations de rose, mais c’est la Rosa damascenа qui pousse le mieux et qui donne l’essence la plus odorante et … chère. Mais la floraison n’a lieu qu’une fois par an entre la mi-mai et le 15 juin, période idéale pour visiter la région…

 „Il faut se lever de très bonne heure pour récolter les pétales de rose, poursuit son récit Vélichka Todorova. – Et quand je dis de bonne heure, c’est 4-5 heures du matin, lorsque la rose est gorgée de cette huile essentielle qui vaut tellement cher. Car quand le soleil se lève et qu’il commence à nous envoyer ses rayons incandescents, l’huile s’évapore facilement. Dès que les pétales sont récoltés, il faut vite les envoyer en distillerie. Et là aussi, il faut faire vite, pour extraire le plus de quantité, mais aussi d’une qualité supérieure. »  

C'est dans cet alambic qu'était conservée l'essence de rosePour en revenir au Musée de la Rose, les visiteurs y verront une ancienne distillerie reconstituée en l’état, c’est à dire telle qu’elle a existé aux 18e et 19e siècles. La transformation se faisait sur des sites aménagés à proximité d’une rivière, l’eau étant nécessaire au refroidissement de l’huile essentielle. Nous pouvons voire une cuve dans laquelle on faisait macérer 15 kilos de pétales dans 60 litres d’eau. Puis l’alambic était mis sur le feu et c’est alors que commençait le processus de distillation qui durait 5 heures. Une double distillation est nécessaire pour obtenir une qualité supérieure de l’essence de rose. Ce serait d’ailleurs les Bulgares qui auraient inventé cette méthode d’ hydrodistillation des pétales de rose.

70 ans après, le Notre regard se pose sur un bac en métal appelé « kunkum » qui ressemble à un tambour et dans lequel est conservée l’huile essentielle, jusqu’à 200 kilos à la fois. Et même si cela fait 70 ans qu’il est hors service, dès que vous ouvrez son couvercle, vous sentez encore l’odeur pénétrante de la rose oléifère. Tout cela pour vous dire que l’essence de rose bulgare n’a pas de date de péremption, nous explique Vélichka Todorova :   

 „Pour préserver la réputation et la pureté de l’essence de rose bulgare, en 1912 à Kazanlak ouvre ses portes un laboratoire chimique, fondé par Christo Yaramov, qui procède à des analyses et tests afin de neutraliser l’arôme de géranium rosat qui se dégage légèrement de l’huile essentielle.”  

De nos jours, l’Institut de la Rose et des plantes à huiles essentielles dispose d’un grand laboratoire certifié. Et si vous voulez savoir si la fiole d’essence de rose que vous avez achetée est du vrai, laissez là quelques secondes au frigidaire. Si des cristaux se forment, c’est bon, vous n’avez pas été arnaqués. Les cristaux de l’essence de rose se forment à une température entre 18° et 22°C.

Disons pour conclure, que le Musée de la Rose offre une riche information et de nombreuses photos de gros négociants qui ont fait la gloire de l’essence de rose bulgare au fil des années. On y apprend même qu’elle a reçu des médailles d’or aux différents salons de la parfumerie à Vienne, Paris, Philadelphie, Chicago…De nos jours encore, elle est très demandée et entre dans la composition des grandes marques de parfums, notamment français. L’eau de rose est aussi utilisée comme lotion astringente pour le visage. L’essence de rose bulgare est brevetée depuis 2014 et est inscrite dans le registre européen des appellations d’origine contrôlée.

Des origines de l'essence à son apogée, de la décadence à la renaissance, la rose oléifère fait partie du patrimoine bulgare. Et chaque année, son parfum dans les champs, revient incarner la fierté d'une très longue tradition et la volonté de perpétuer son histoire.

La rose, motif courant des objets du quotidien de la région

Récit : Sonia Vasséva



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