Un jour avant le référendum en Grande Bretagne pour ou contre le Brexit, le Président allemand Joachim Gauck, en visite officielle à Sofia a voulu inspirer de l’optimisme. Il a déclaré que « quelle que soit l’issue du référendum, il va motiver les Européens et démocrates convaincus à retrouver la foi en les valeurs européennes ». A l’ordre du jour dans les discussions avec le Président Plevnéliev étaient les relations économiques et la sécurité en Europe, à la veille de la rencontre au sommet de l’OTAN.

Joachim Gauck, agé de 76 ans est ancien pasteur et dissident en RDA. Au cours de sa visite il a parlé du travail necessaire sur l’héritage du régime communiste.

« Le passé laisse une empreinte durable sur le présent, a déclaré le Président. Le peuple allemand a fait une expérience douloureuse du totalitarisme et depuis il a fait son chemin en réfléchissant sur ses erreurs et sa responsabilité. Si la Bulgarie veut apprendre de notre expérience nous somme prêts à l'aider ».

Le Président bulgare a souligné de son côté les relations bilatérales excellentes, confirmées par les statistiques – l’Allemagne est le partenaire économique le plus important de la Bulgarie, avec une balance commerciale des échanges pour 2015 de 6,3 milliards d’euros, ce qui fait de l’Allemagne le 4^e plus grand investisseur en Bulgarie.

« La Bulgarie et l’Allemagne défendent les valeurs européennes et croient fermement en une réponse européenne commune aux enjeux tels que plus d’intégration, coopération et respect des règles communes, ce qui est plus important que la défense d’intérêts particuliers. Aujourd’hui, il est crucial de coopérer en matière de sécurité et de défense et nous sommes convaincus que la rencontre au sommet de l’OTAN montrera la capacité de l’organisation de garantir la sécurité et la défense collective de tous ses membres, y compris ceux sur le flanc Sud et Est de l’Alliance ».

Le Président bulgare estime que pour assurer la sécurité en Europe il est important d’inclure la Bulgarie et la Roumanie dans la zone Schengen. La réponse du Président allemand était plus que claire : l’UE attend de notre pays de renforcer l’Etat de droit, car l’admission dans l’espace Schengen n’est pas qu’une question technique.

« Pour nous, l’imprévisibilité de la situation plus à l’est sur le continent européen est inquiétante et cela nous pousse à réfléchir sur un rôle plus important de l’OTAN, continue le Président allemand. L’Alliance doit suivre de près les développements non seulement en Europe de Nord-Est, mais aussi du Sud-Est. C’est quelque chose qui échappe à certains dirigeants européens et sociétés européennes. Il est important que l’Europe centrale et occidentale s’informe mieux de la situation en Bulgarie, car de toute évidence il s’agit de lacunes dans nos connaissances ».

Evidemment, les deux chefs d’Etat ont aussi parlé du référendum en cours en Grande Bretagne. Pour Joachim Gauck, « les Européens convaincus attendent les résultats avec espoir et inquiétude et nous ne voulons pas que ce référendum incite d’autres pays européens à remettre en question leur appartenance à l’UE. »

« Les pays pro-européens qui croient en une Europe unifiée, doivent s’investir encore plus pour dépasser cette phase de doute en l’idée européenne, coopérer plus et s’opposer au mouvements populistes qui remettent en question le projet européen. Ce sont les responsables politiques et la société civile ensemble qui doivent se dresser contre les populistes.

Le Président Plevnéliev a souligné l’importance de ce moment crucial, car chacun doit se rendre compte qu’en ce moment une décision historique sera prise et que cette décision doit nous renforcer encore plus dans notre conviction que l’UE est avant tout un projet de paix en Europe et dans le monde ».

Version française : Miladina Monova