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La démonopolisation virtuelle du marché du gaz est devenue bien réelle

Photo: archives

Hier encore, quiconque voulait acheter du gaz naturel pour son ménage ou pour son entreprise était obligé de se tourner vers la société d’Etat Bulgargaz ou bien vers le « Petit Poucet » privé Overgaz. Les deux compagnies fournisseurs vendaient du gaz russe et la concurrence entre elles n’était pas bien farouche étant donné qu’elles s’étaient déjà tacitement ou publiquement entendues sur les parts de marché qu’elles pouvaient avoir et contrôler. Mais tout cela a changé depuis le début de ce mois et on peut maintenant acheter du gaz directement en Grèce voisine et, bientôt en Roumanie et en Ukraine. Il a été tout simplement permis à de nouveaux grossistes de sortir sur le marché et les consommateurs maintenant ne s’intéressent pas tellement d’où vient le gaz dont ils ont besoin. Une modeste compagnie de constructions mécaniques de la ville méridionale bulgare de Haskovo a été le pionnier du commerce libre en achetant à un grand fournisseur international des volumes symboliques de gaz grec tout simplement pour voir comment fonctionne le marché.

Les experts dans le pays expliquent qu’il s’agit de contrats et de livraisons virtuels car le gaz qu’on achète, pour le moment uniquement en Grèce, ne vient en fait pas de là-bas car il est en vérité soustrait aux volumes qui transitent par la Bulgarie via des gazoducs en direction de la Grèce. Ceci pour dire que les contrats pourraient être appelés virtuels, mais les quantités de gaz grec fournies aux consommateurs bulgares sont bien réelles.

Quel sera l’avenir du commerce international de gaz en Bulgarie ? La question n’a pas encore de réponse bien claire étant donné que le système de distribution dans le pays reste la propriété exclusive de l’Etat, en la personne de Bulgartransgaz plus exactement. Il faut dire que cet état des choses a fortement irrité ces derniers temps la Commission européenne qui insiste pour la privatisation du réseau de tuyaux de manière à ce que d’autres fournisseurs de gaz à part Bulgargaz puissent y avoir accès. Sofia, bien que menacée d’énormes pour ses modestes finances sanctions de l’ordre de 300 millions d’euros, tient à tout prix à garder le contrôle de l’Etat persuadée que les gazoducs relèvent de la sécurité nationale de l’Etat.

Il existe également une autre inconnue dans le puzzle gazier concernant l’avenir du marché libre de gaz en Bulgarie et il s’agit notamment des prix et de l’exemple à ce titre donné par la libéralisation du marché d’énergie électrique. Les nouveaux fournisseurs de gaz devraient en théorie offrir des conditions financières plus avantageuses aux consommateurs, sinon ces derniers n’auraient pas de raisons d’abandonner leurs traditionnels partenaires. Or, cela n’est pas du tout sûr car en réalité tout le monde à l’heure actuelle s’approvisionne auprès du géant russe Gazprom qui pour sa part ne fait pas beaucoup de cadeaux aux pays de cette région d’Europe d’où éventuellement pourraient s’approvisionner les clients bulgares. Bien plus, la libéralisation du marché de l’énergie électrique a démontré que si avantages il y a pour les consommateurs, ils ne seront visibles et palpables que dans un certain temps et que prendre la place des monopolistes est un travail de longue haleine dont l’issue n’est pas très sûre. Tout cela pour dire que la libéralisation d’un marché d’énergie donné ne devrait pas être considérée comme une baguette magique qui en un clin d’œil supprimera et effacera les problèmes.

La libéralisation des sources d’approvisionnement de gaz est cependant la bienvenue et une très bonne chose pour l’accomplissement d’un des projets énergétiques chers au Premier ministre Boyko Borissov. Il s’agit en l’occurrence du hub gazier sur le littoral de la mer Noire, présumé offrir à tous les pays de la région d’Europe Centrale et de l’Est du gaz conformément aux principes du commerce libre. Une des plus grandes inconnues jusque-là à propos de cette idée concernait les sources qui pourraient l’alimenter. Car un marché sans  marchandises relèverait de l’absurde. Mais voilà que maintenant, on aperçoit à l’horizon de nouvelles possibilités pour les grossistes, les consommateurs et la concurrence.



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