« Etre un membre actif de la société civile ce n’est pas d’aller une fois dans une manif, c’est de faire partie d’un organisme vivant qui produit et construit le dialogue avec tous les membres de la société. La société civile doit être un véritable levier dans la défense des citoyens contre les injustices, elle doit être prête à réagir à tout moment contre toutes les attaques du gouvernement, contre les erreurs des dirigeants ». C’est le message du jeune metteur en scène et scénariste Alex Manouilov, qui dans sa pièce « L’Etat », traite des problèmes de justice sociale dans la société contemporaine L’auteur est déjà connu par le public et la critique, pour être quelqu’un d’original, mais cette pièce est évaluée comme véritablement novatrice dans son format et dramaturgie.
Le scénario a été traduit dans 5 langues européennes et il représente un dialogue que l’auteur mène avec le public international. Dans sa version bulgare, le texte représente un monologue en première personne du singulier et le personnage incarne Plamen Goranov, le jeune homme qui s’est immolé à Varna en signe de protestation contre la misère et les injustices, lors des protestations nationales en février 2013. « C’est le personnage de Plamen qui s’est introduit dans mon imaginaire, comme s’il me disait „me voilà, c’est moi, je fais partie de cet Etat et vous devez tenir compte de mon existence“ », nous dit Alex Manouilov :
« Personnellement j’étais très affecté par le fait que quelqu’un puisse s’immoler à cause des problèmes dans le pays. C’est un acte désespéré, extrême, qui montre à quel point les choses vont mal en Bulgarie. Et il n’était pas le seul, car il y a eu 13 ou 14 personnes qui se sont suicidéeс de cette manière. Pour la plupart, elles étaient jeunes, de bonne santé, avec un métier. Le sujet s’est imposé et je l’ai choisi pour mon spectacle. Le concept de la pièce est de faire participer le public et ce n’est pas nouveau comme approche ».
L’idée est de donner plus d’espace et de moyens d’expression au public, qui devient en quelque sorte auteur de la pièce et c’est ce que passionne le metteur en scène.
« La conception est de créer une discussion sur la démocratie, sur ce qu’elle doit représenter et comment elle doit fonctionner. Nous devons non seulement le dire, mais aussi le montrer, le vivre de l’intérieur, grâce à la scène théâtrale. C’est ce concept créatif et performatif qui m’a inspiré ».
Version française : Miladina Monova
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