La cosmétique a une histoire millénaire, comme le démontrent les recherches archéologiques en Egypte, avec des tonnes de produits de beauté datant de 4000 ans avant J-C. Le plus ancien papyrus à ce jour est celui d’Ebers, contenant des conseils de beauté à base de plantes médicinales (1500 ans av.J.-C.). Depuis 5000 ans, l’humanité accumule des connaissances sur les pouvoirs médicinaux des plantes. Le philosophe grec Théophraste (371-288 av. J.-C.) est connu comme le père de la botanique. Grâce à ses écrits nous disposons d’informations sur la Thrace antique. Il décrit la région comme une des plus riches en plantes médicinales aux effets curatifs démontrés.

Dans le Haut Moyen Age, l’écrivain et ecclésiaste bulgare Jean l’Exarque (fin 9^e-début 10^es siècles) apporte des informations sur le savoir botanique de cette époque. Dans son ouvrage « Les six jours » il écrit au sujet des plantes : « Rien de ce qui a été créé n’est dû au hasard. Elles /les plantes/ servent de nourriture aux animaux ou de remèdes pour nous-mêmes, lorsque nous sommes malades ». Il évoque les animaux qui savent aussi se servir des plantes pour se soigner. Au cours des siècles, les connaissances sur les propriétés des plantes sont devenues la base de la cosmétique contemporaine.

Maria Spassova a sa petite entreprise familiale, fondée par sa mère en 1991, qui produit des cosmétiques à base de plantes. Maria étudie d’abord l’économie à l’Université Montesquieu à Bordeaux et à l’âge de 21 ans décide de rentrer en Bulgarie pour monter sa propre affaire. Parallèlement, elle continue de faire des stages chez les géants du cosmétique Dior et Yves Saint-Laurent. Mais comment apprend-on les secrets de la nature ?

«  Cette connaissance se transmet depuis des générations dans la famille, nous dit-elle. J’ai grandi avec les récits sur mon arrière-arrière-grand-mère qui faisait des baumes naturels à base d’extraits de plantes qu’elle utilisait non seulement pour les effets curatifs mais aussi en tant que produits de beauté. Ces crèmes soignaient les piqures d’insectes, l’exéma, les boutons et les douleurs musculaires. Ma grand-mère nous a transmis ses notes avec de recettes que ma mère a continué de développer ».

Quels types de connaissances sont-elles nécessaires pour pouvoir concevoir une recette ?

« Nous devons connaitre la nature, les plantes, les essences naturelles, leurs indications et contre-indications. Dans notre laboratoire nous expérimentons et recherchons sans cesse de nouvelles gammes de produits concurrentiels. Il est très important de suivre les tendances du marché mondial pour actualiser nos produits ».

La marque de Maria Spassova propose 500 produits différents dont certains sont à base de cristal, d'or, de bave d'escargot et de caviar de poisson.

« Souvent, ce sont les clients qui nous indiquent la voie à suivre, continue Maria. La conception de la recette c’est le plus facile, bien que souvent les produits comme les essences naturelles et les huiles sont saisonniers et on ne peut les garder toute l’année ».

Aujourd’hui, les produits de beauté de cette marque sont certifiés et exportés dans des pays étrangers. Ce succès, Maria estime qu’elle le doit à son amour pour le travail, avec une dose de patience, d’obstination et le sacrifice des nuits blanches. Mais avant tout, elle est reconnaissante à sa famille et ses collègues, sur lesquels elle a toujours pu compter.

Version française : Miladina Monova

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