Le commissaire européen aux Migrations et Affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos a rencontré à l’occasion de sa visite à Sofia des citoyens de Bulgarie pour évoquer le thème la migration et de la sécurité de l’Union européenne. La discussion a été organisée par la représentation de la Commission européenne en Bulgarie.

Dimitris Avramopoulos  s’est dit optimiste pour l’avenir de l’Europe, qui à force de relever des défis, pourrait s’aguerrir et surmonter tous les obstacles.

„La vague migratoire rend effectivement méfiants les citoyens européens, mais j’en appelle à plus d’humanité, car il ne faut pas oublier que les pays européens sont créés par des émigrés et que des ressortissants européens font partie de la composition ethnique d’Etats d’autres continents, a déclaré le commissaire européen.- En se laissant envahir par la peur, nous compromettons les valeurs et les principes de la civilisation européenne. Nous vivons à l’époque de la mobilité et l’UE doit chercher le dialogue et la coopération, tant avec les pays d’origine des migrants, qu’avec ceux par lesquels les migrants transitent avant d’arriver à destination, là où ils espèrent mener une vie décente. Ce qui compte aujourd’hui c’est de réussir à contrôler la migration clandestine. Tous les migrants qui respectent les lois de leur pays d’accueil peuvent y rester. Pour les autres, il y a toujours les mécanismes d’extradition, mais il faut dans tous les cas que cela se fasse dans la dignité.

Pour ce qui est de la présidence bulgare de l’UE et de son regard sur la migration, Dimitris Avramopoulos  a déclaré :

„Une des responsabilités de la présidence bulgare du Conseil européen consiste à finaliser la réforme du règlement de Dublin qui, tout comme la Convention de Genève est très obsolète et doit être mise à jour, surtout en ce qui concerne les pays qui sont les premiers à gérer la vague migratoire, j’ai en vue la Bulgarie, l’Italie et la Grèce…

L’UE combat le terrorisme et la radicalisation religieuse, mais selon Dimitris Avramopoulos, le principal danger pour l’Europe est le nationalisme qu’on voit renaître. Il l’a toutefois dissocié du patriotisme sain et a rappelé que l’UE est créée avec l’idée de constituer « un espace de stabilité et de coopération » et accorde encore aujourd’hui plus d’indépendance aux régions.

Schengen représente un acquis sans précédent, souligne le commissaire européen. Le monde n’est plus partagé en blocs et les citoyens européens sont des gens cosmopolites qui ne veulent pas s’isoler, mais vivre au sein d’une société globale sans haine. Les gens mettent souvent un signe d’égalité entre émigrés et terroristes mais ce n’est pas toujours le cas. Ce que l’on observe aujourd’hui est plutôt un processus de retour d’une deuxième génération d’émigrés contre les pays qui ne se sont pas vraiment souciés de leur intégration, ce qui représente une vraie lacune devant attirer de plus en plus l’attention des actuels leaders européens. Et s’ils souhaitent que les attentats soient prévenus, les Etats-membres devraient avoir plus de confiance entre eux et coopérer de manière plus efficace.

Dimitris Avramopoulos a aussi souligné ne pas craindre que le BREXIT puisse avoir un impact négatif sur la sécurité de l’UE:

Le fait que le Royaume Uni quitte l’UE ne signifie guère que nous mettrons fin à notre coopération, a-t-il souligné. - L’Union européenne fait partie du G6, alors que la Grande-Bretagne était aussi représentée au niveau du G7. Elle dispose de très bons services de renseignement et est aussi un partenaire sur lequel nous pouvons compter.