3.6 millions d’automobiles sont immatriculées en Bulgarie, pour une population de 7.2 millions d’habitants. Ce qui fait qu’un Вulgare sur deux, dont les bébés et les mineurs, tout comme les personnes âgées infirmes, possède son propre véhicule. Les voitures de tourisme sont au nombre de 2.7 millions. Rien que l’année dernière plus de 300 mille automobiles ont été vendues. C’est une performance dont peu de pays européens proches de la Bulgarie peuvent se vanter.

Tout ceci semble rassurant et réconfortant du point de vue économique mais le phénomène est plus que préoccupant dans le contexte de l’écologie.

En principe partout dans le monde développé on prend des mesures pour limiter les véhicules à essence et diesel pour le compte des voitures hybrides et électriques. La Bulgarie pour le moment ne fait pas grand-chose à ce niveau. Sur les 2.7 millions de voitures immatriculées, les véhicules électriques ne comptent que 276, annoncent les autorités officielles compétentes. 2 711 sont les hybrides à moteur à essence immatriculés, 77 sont les voitures hybrides électriques-diesel. Tous ces chiffres sont infimes et sont proches du zéro pourcent du nombre total des voitures de tourisme en Bulgarie. D’autre part le rapport entre les voitures neuves et les voitures d’occasion vendues en Bulgarie est de 1 à 10 et l’âge moyen des véhicules qui circulent sur les rues et routes en Bulgarie est de 18 ans – un chiffre sans pareil en Europe. Sur les 300 mille véhicules immatriculés l’année dernière, les nouvelles autos ne sont que 43 mille, celles de moins de 5 ans - près de 13 mille, les autocars, les poids lourds et les voitures de tourisme d’occasion étant près de 230 mille. L’essence est le combustible préféré des Bulgares pour leurs voitures avec un total de 1 426 456 automobiles. Sur ce chiffre 15 000 véhicules marchent au méthane et 17 000 au gaz naturel. Mais il est fort possible que les voitures à gaz soient bien plus nombreuses car beaucoup de propriétaires ne se donnent pas la peine d’inscrire sur la carte grise le deuxième combustible de leur véhicule. En ce qui concerne les voitures diesel, elles comptent quelques 1 152 708.  Les chiffres sur les ventes de véhicules neufs en 2017 annoncés récemment donnent des espoirs que le nombre des voitures d’occasion sur les routes de la Bulgarie diminuera car ils indiquent une hausse de près de 20%.

Finalement tout est lié à l’économie et aux revenus des Bulgares. Il est absolument impossible d’affirmer qu’ils ne s’intéressent pas à l’écologie et au mode vie sain, ou bien qu’ils ne font pas attention à la pollution de l’air et des eaux. Au contraire, les autorités ne se fatiguent pas de prendre des mesures de plus en plus sévères pour la protection de l’environnement et les citoyens ordinaires font des efforts pour moins polluer. Mais comment faire pour se chauffer en hiver avec du gaz ou de l’électricité avec un salaire moyen de 500 euros ou une retraire de 200 euros !? Il n’y a que le bois de chauffage et le charbon qui soient accessibles pour des clients aussi démunis. Or l’utilisation en masse de ces combustibles naturels pollue fortement aux particules fines et au gaz de serre. Les arguments économiques ont le dessus sur les arguments des écolos en matière d’automobiles également. Les voitures d’occasion seraient beaucoup plus polluantes et, en général, les voitures à essence et au diesel seraient des ennemis de la nature qui la tuent de manière irréversible et irréparable. Cela est absolument vrai et personne n’a de doutes à ce propos. Mais la réalité fait qu’un nombre très restreint de Bulgares peuvent se permettre d’acheter une voiture neuve moins polluante qui coûte des dizaines de milliers euros pour un salaire moyen dans le pays de 500 euros. Encore moins nombreux sont ceux qui peuvent s’offrir le luxe de conduire une voiture électrique qui coûte une véritable fortune pour les Bulgares. D’autant plus qu’en matière de transports la Bulgarie est en pleine construction de nouvelles autoroutes à la manière dont les pays européens développés le faisaient pendant la deuxième moitié du siècle précédent. Ceci signifie que tous les efforts sont orientés dans ce sens et qu’il reste peu de ressources pour des mesures de promotion des véhicules électriques comme, par exemple, les bornes de recharge pour ces véhicules dont les batteries ne permettent pas de très longues distances. Ou bien d’offrir des bonus financiers aux automobilistes qui achètent des véhicules électriques. Les autorités bulgares ont toutefois fait un petit geste qui ne leur coûte rien en offrant des places de stationnement gratuites dans les centres des villes bulgares aux automobilistes verts. Quant à la construction des bornes de recharge, elle a été confiée aux grands distributeurs de carburants qui ont déjà équipé pas mal de stations- service de ces installations.

En ce qui concerne les hybrides et les voitures électriques, la Bulgarie compte avant tout sur les grands constructeurs car elle n’a pas ses propres usines. Ce sera à eux d’offrir des véhicules verts à des prix abordables pour les Bulgares qui, comme on le sait, ne sont pas très solvables.