La nouvelle pièce de monnaie commémorative  que la Banque nationale de Bulgarie /BNB/ a émise à l’occasion de la Présidence bulgare du Conseil de l’UE a provoqué un grand intérêt parmi les collectionneurs numismates. La monnaie est d’une valeur nominale de 10 leva. Elle est fabriquée en argent et plaquée or. Son tirage est limité – seulement 3000 pièces dont 1000 ont été rachetées par l’Etat dans le but d’être jointes aux cadeaux destinés aux invités officiels. Devant les caisses de la BNB à Sofia, Bourgas, Varna, Pleven et Plovdiv, d’importantes files d’attente se sont formées et les collectionneurs ont en un rien de temps acheté toutes les monnaies en stock au prix de 66 leva la pièce. Conjointement avec cette monnaie commémorative garnie du logo de la première présidence bulgare de l’UE, le Trésor central a aussi émis des monnaies de rechange d’une valeur nominale de 2 leva, assorties du même logo. Leur tirage s’élève à 500 000 pièces et les numismates s’attendent à ce qu’elles entrent en vigueur dans environ six mois.

Pour que la Monnaie commémorative en argent soit si vite vendue, c’est qu’elle avait été bien promue beaucoup avant qu’elle ne soit pas émise. L’occasion pour son émission n’est pas, non plus, négligeable, déclare Petar Nédelev, président de la Société numismatique bulgare « Philippopolis » de la ville de Plovdiv.

Les monnaies bulgares ne font pas vraiment l’objet d’un intérêt particulier de la part des collectionneurs au niveau international. La monnaie susmentionnée est orientée vers le marché bulgare et c’est la raison pour laquelle son tirage est de 3 à 5 mille pièces, ce qui est un chiffre maximal pour la Bulgarie compte tenu du nombre de personnes qui dépensent de l’argent pour se l’acheter. Je suppose que parmi ceux qui se l’ont procurée, il y en a qui ne savent même pas pourquoi ils l’avaient achetée. Ces derniers ont dû entendre que quelque chose de rare était en vente et que sa valeur allait augmenter et avaient donc décidé de se l’acheter. Ce type de monnaies ne devrait pas avoir de défauts. Elles sont coupées dans des conditions spéciales, sous un très strict contrôle de qualité. Des défauts sont toutefois possibles pour les monnaies de grand tirage d’un lev ou deux. C’est souvent à cause d’une matrice longuement utilisée qui est de ce fait devenue floue. Il convient de souligner cependant que celles qui pour une raison ou pour une autre auraient quelque défaut, seraient plus recherchées par les numismates, leur valeur étant justement plus élevée. Actuellement ce n’est que l’Etat qui est bénéficiaire de la vente de la monnaie de la présidence. Celle-ci est vendue au prix de 66 leva mais sa valeur nominale n’est que de 10 leva.

Aux dires de M. Nédelev, le grand problème dans la numismatique bulgare est la Loi sur le patrimoine culturel. Des textes restrictifs y auraient été apportés il y a environ 20 ans, interdisant aux ressortissants bulgares d’échanger, voire de détenir des monnaies d’avant l’année 1800. C’est ainsi qu’il ne s’avère possible que de collectionner des moyens de paiement de la numismatique moderne.