C’est un petit village du centre de la Bulgarie du Nord qui n’a pas une architecture ou un patrimoine mémorables et qui, de plus, semble être très affecté par la désertification, propre à cette région de Bulgarie. Et justement, pour ne pas disparaitre entièrement de la carte du pays, ses 500 habitants, еssentiellement des retraités moitié Bulgares, moitié Roms ont décidé de donner une chance à leur village situé à 25 km à peine des grandes villes d’Oriahovitsa et Véliko Tirnovo…

Anélia Dimitrova, qui travaille à l’espace culturel « Gradina-Varbitsa 1894 » du village a trouvé la solution. La région de Varbitsa se distingue par la fertilité de ses terres agricoles où l’on récole du blé, du maïs, du soja et de petits pois. Et chaque année, la récolte est surabondante. Et c’est ainsi que l’idée d’organiser un festival a petit à petit vu le jour. Mais le festival de quoi ? De la fameuse  banitsa bulgare, super croustillante et riche en beurre et en fromage. Surtout qu’au village, comme nous le confie Anélia Dimitrova, on confectionne des banitsa pour toute occasion, depuis Noël jusqu’à la Saint Pierre…

La plupart des femmes fabriquent elles-mêmes les feuilles de pâte toutes fines, ce qui est le gage de l’excellente qualité du produit fini. Tout ce qui est préparé soigneusement à la maison a un goût exceptionnel et les maîtresses de maison de Varbitsa savent de quoi elles parlent. La recette de la banitsa est bien connue, mais chacun y met du sien et innove sans cesse, en fonction des saisons qui font varier la garniture…

En 2018, le Festival de la banitsa a célébré son 5^e anniversaire et tout porte à croire que c’est une belle tradition appelée à perdurer. Mais Anélia Dimitrova a décidé d’innover en invitant 14 ensembles folkloriques de 8 communes environnantes. Une façon de faire revenir la vie au village. Et à chaque fois, je prie pour qu’il fasse beau, car ce type de kermesse doit se dérouler en plein air…

Lorsque vous voyez ces longues tables installées dans une prairie, avec les scènes improvisées pour les artistes qui chantent et qui dansent, vous vous dites qu’elle est belle, notre tradition bulgare. Surtout à la campagne, car je suis persuadée qu’on vit beaucoup mieux à la campagne qu’à la ville. Les gens sont plus accueillants, plus agréables, plus solidaires, ils s’entraident sans hésiter, ce qui malheureusement n’existe pas comme atmosphère dans les grandes villes…

Récit : Sonia Vasséva