Au lendemain des élections européennes et compte-tenu des résultats, un vent de changement souffle sur l’échiquier politique bulgare, avec des appels au resserrage et au recentrage, aussi bien dans le camp des vainqueurs que dans celui des grands perdants. Et l’on sait, dès à présent, que les changements annoncés seront douloureux et prendront du temps, mais qu’ils sont indispensables et incontournables...

Depuis Bruxelles, où il participe au sommet informel des chefs d’Etat et de gouvernement des 28, pour tirer les conclusions des européennes et surtout préparer le changement à la tête de l’Europe, Boyko Borissov,  premier ministre et leader du parti GERB qui a remporté les élections en Bulgarie a annoncé qu’une purge à fond sera menée dans toutes les structures du parti à Dobritch et Pléven, où les résultats de GERB n’ont pas été à la hauteur des attentes. Une analyse plus approfondie est prévue d’ici la fin de la semaine, avec un état de situation et des décisions concernant les changements à venir. Ainsi, le bruit courrait que Borissov réfléchissait sur le sort de son adjoint dans GERB, Tsvétan Tsvétanov qui pourrait quitter ses fonctions dans le parti, après s’être déjà retiré du poste de président du groupe parlementaire de GERB. 

Rien ne va plus dans les rangs du Parti socialiste qui a essuyé une cuisante défaite aux élections européennes. Même si au départ, elle refusait de donner sa démission, hier, poussée probablement par les siens, la présidente du PS, Cornélia Ninova s’est exécutée et son parti tiendra à la mi-juin un congrès extraordinaire pour acter sa démission et pour fixer les nouvelles règles pour l’élection de son successeur au suffrage direct, d’ici le mois de juillet. A ce propos, le leader des socialistes de Plovdiv, Guéorgui Guérgov a appelé à la démission de tout le Bureau politique du PS, ce qui est resté sans suite pour l'instant. Dans l’immédiat, le parti des socialistes devrait décider de mettre un terme à son boycott des séances plénières à l’Assemblée nationale, comportement que désapprouve une grande partie des socialistes.

Le Mouvement des Droits et libertés /MDL/ qui est 3^e pour le nombre des voix, semble, lui, n’avoir aucun motif de remise en question, satisfait de son score. Sinon, les deux premiers de sa liste, Mustafa Karadaya /le leader/ et Délyan Péevski, ont annoncé qu’ils renonçaient à leur siège d’eurodéputé cédant la place aux prochains sur la liste du parti.

De leur côté, les députés du VMRO ont remis sur le tapis la question du remplacement du président du groupe parlementaire de la coalition des « Patriotes unis », Volen Sidérov, qui est le leader du parti nationaliste « Ataka ». Il y a quelques mois, le président du "Front national pour le salut de la Bulgarie", Valéry Siméonov a retiré sa confiance de Sidérov, mais le VMRO ne l’a pas suivi. Maintenant, Krassimir Karakatchanov qui est le président du VMRO serait plutôt partant pour le départ de Sidérov, ce qui mettrait à mal le partenaire coalisé de GERB au gouvernement.

Pour résumer, nous pouvons dire que tous les changements prévus ou envisagés ne sauraient tarder, vu que dès cet automne, les Bulgares seront de nouveau invités aux urnes à l’occasion des élections municipales. 

Version française : Sonia Vasséva