L’année qui s’en va restera dans la mémoire des gens avec ses évolutions complexes, tendues et controversées au sein du pouvoir exécutif, judiciaire et représentatif, laissant en suspens certains de ces problèmes.
A l’occasion des élections européennes fin mai, le pouvoir a été secoué par des accusations affirmant que des fonctionnaires haut-placés auraient acquis des biens immobiliers à des prix dérisoires. Certains de ces dignitaires ont dû quitter le pouvoir. Le N°2 du parti GERB au pouvoir Tsvétan Tsvétanov a quitté le parlement et, plus tard, tous les postes qu’il occupait. Malgré les assurances qu'ils n'ont pas violé la loi, la ministre de la Justice Tsetska Tsacheva, le ministre de l'Agriculture Rumen Porojanov, le chef de la Commission de l'énergie au Parlement Delyan Dobrev ont quitté leurs postes.
Malgré le scandale immobilier, le parti GERB a remporté les élections européennes et les prévisions pour des élections anticipées ne se sont pas concrétisées. Mais les faibles résultats électoraux de deux des formations de la coalition nationaliste - les Patriotes unis - le NSFB et Ataka - ont accéléré les processus de désintégration au sein de ce que l'on appelle la "petite coalition" partenaire du gouvernement. La principale force des nationalistes – le VMRO, a enregistré de bons résultats, mais dans l’ensemble leurs performances se sont avérées moins bonnes que celle du Mouvement des droits et libertés, ce qui a hissé le mouvement à la troisième position après GERB et le PSB.
Les prévisions d’échec de GERB aux municipales ne sont pas non plus réalisées. Après le deuxième tour, on a constaté que GERB reste toujours la principale force politique non seulement au niveau central, mais local également. Le parti a toutefois perdu quelques postes de maires dans certains chefs-lieux, mais là où cela est arrivé, le parti a réussi à conserver sa première place pour le nombre de conseillers municipaux ce qui finalement ne rend l’échec que très relatif. La coalition des Patriotes unis a enregistré aux municipales de bons résultats qui sont proches de ceux obtenus aux européennes. Le VMRO a remporté des positions solides dans le pouvoir local, le Front national de salut de la Bulgarie et Ataka n’ont pas réussi à se présenter aux élections de manière satisfaisante. Le grand adversaire des nationalistes, le Mouvement des droits et libertés n’a pas seulement augmenté le nombre de ses maires et de ses conseillers municipaux, mais a également réussi son expansion géographique en dehors des régions à forte concentration de Turcs ethniques.
Les socialistes prétendent qu’aux européennes et aux municipales, ils ont amélioré leurs résultats du point de vue du nombre de voix. Mais il n’y a en pratique pas de chance que cette bonne performance conduise le parti au pouvoir. Le processus est douloureux du point de vue de la fragmentation intérieure dans le parti qui, selon son ex-leader et chef du Parti des socialistes européens Sergueï Stanishev, se « gerbérise » et de force démocratique, il évolue vers une puissance politique populiste dans laquelle le président impose sa volonté personnelle aux autres.
Les processus de désintégration de la coalition des "Patriotes unis" n’ont pas réussi à provoquer l'éclatement de la coalition au pouvoir. Vers la fin de l’année 2019, le parti GERB reste le plus grand parti au Parlement avec 95 sièges, suivi du « PSB pour la Bulgarie » (79) et du MDL (25). Les voix des « Patriotes unis » (21) et du GERB (95) garantissent à la coalition au pouvoir 116 voix au Parlement et il ne manque que 5 voix pour une majorité absolue, qui sont cependant faciles à obtenir dans les rangs des députés du MDL (25), « Volia » (12) et les députés sans étiquette au Parlement (8).
Les intentions de vote annoncées par l’Institut de sondages “Market Links” début décembre 2019 indiquent que GERB reste la première force politique avec 18.2% de soutiens, suivi du PSB avec 16%. En cas de législatives aujourd’hui, 7.3% voteront pour le MDL, 4.9% pour la « Bulgarie démocratique », 4.3% pour les « Patriotes unis ». Quant au parti « Volia », il aurait de très petites chances (1-2%) de rester un parti parlementaire.
Selon “Market Links” toujours, si des législatives étaient convoquées aujourd'hui, le parti hypothétique de l’animateur de TV Slavi Trifonov “Il n’y pas un pareil Etat” qui s’est vu refuser l’enregistrement, pourrait potentiellement devenir la troisième force politique avec 7.8% des votes. Ce qui ne fait que confirmer une nouvelle fois que le statu quo politique existant en Bulgarie ne saurait être modifié que par une alternative politique réelle que nous n’avons pas vu émerger en 2019. Il semble aussi très incertain de voir l’apparition sur la scène politique en 2020 d’un phénomène de ce genre.
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