„L’état d’urgence décrété en Bulgarie suite à la pandémie de coronavirus est une sage décision, car il s’agit d’une infection, qui se propage à grande vitesse“. C’est ce qu’a déclaré l’académicien Bogdan Pétrounov du Centre national des maladies infectieuses et parasitaires, à l’issue de la décision actée par les députés à l’Assemblée nationale ce matin de décréter l’état d’urgence en Bulgarie, à compter de ce 13 mars. Nous nous sommes adressés à cet illustre immunologue* bulgare pour essayer de concilier les avis sur le COVID-19 :

Primo, il est essentiel de suivre strictement les consignes des spécialistes de santé pour faire freiner la propagation du virus, rappelle l’académicien Pétrounov dans une interview à Radio Bulgarie. Les mesures de précaution consistent à „faire baisser la charge du virus, autrement dit au lieu de 10 unités de virus, vous ne laisserez entrer dans votre organisme qu’une seule, ce qui est primordial pour l’évolution de la maladie“ :

„Le taux de mortalité du COVID-19 est de l’ordre de 3%, mais tout dépend des différents pays. En Allemagne, par exemple, ou la santé publique est bien organisée, il ne dépasse pas 1%, contre 3.7% en Chine. En Italie, malheureusement, où la situation est dramatique, la mortalité a atteint 6%. Autant de faits qui montrent qu’il faut prendre des mesures d’urgence pour endiguer, autant que possible la propagation du virus. Pour l’instant, à l’échelle mondiale, le taux de mortalité tourne autour de 3%. A titre de comparaison, en cas d’épidémie de grippe, ces valeurs oscillent entre 0.5 et 1%. “

Aux dires de Bogdan Pétrounov, il ne s’agit pas d’un mal qui va exterminer l’humanité, mais c’est sûr que le virus impactera et la santé des humains, et l’économie mondiale. D’après les estimations de la Banque mondiale, à ce jour les pertes dépassent les 450 milliards. Et ce n’est pas fini…

„ Le plus important dans cette situation c’est de renforcer la vigilance personnelle et les gestes d’hygiène. N’essayons pas de nous dire, comme nous avons l’habitude de le faire, que ça n’arrive qu’aux autres. Les catégories à risques sont celles des personnes de plus de 60 ans, malades du cœur ou des poumons, qui ont de l’asthme ou une broncho-pneumopathie chronique obstructive /BPCO/. Le COVID-19 est aussi dangereux pour les personnes ayant des pathologies respiratoires de nature allergique. Le virus s’attaque aux voies respiratoires, les alvéoles, là où se fait le transfert d’oxygène vers le système cardio-vasculaire. Il pourrait rester jusqu’à 96 heures dans les poumons et causer de gros dégâts – une insuffisance pulmonaire qui provoque la mort.“

En plus des règles d’hygiène et à toutes les mesures de précaution, l’académicien Pétrounov recommande de passer du temps en plein air, mais en évitant les contacts.

Il faut aussi savoir que les climatiseurs et autres systèmes d’aération sont particulièrement dangereux car en brassant l’air, ils favorisent la propagation des virus. Par conséquent, leurs filtres doivent être changés tous les deux-trois jours.

Les mesures de prévention comprennent le renforcement du système immunitaire avec des antioxydants et des immuno-stimulants car il n’existe toujours pas de traitement possible du virus.

Nous devons renforcer au maximum nos forces protectrices personnelles – est catégorique l’académicien Pétrounov. – Il existe de nombreux produits de qualité que nous appelons des immunostimulants et qui sont utilisés de manière très réussie en Bulgarie depuis de nombreuses années. Les antioxydants sont pour leur part en mesure de freiner l’explosion d’oxydation qui se produit en cas d’une infection trop forte. C’est la raison pour laquelle nos médecins devraient recommander l’usage de ces compléments alimentaires. 

Contrairement aux affirmations selon lesquelles un vaccin serait bientôt trouvé, l’immunologue a souligné que la création d’un vaccin adéquat prendra au moins deux ans. Des médicaments anti-virus sont en train d’être élaborés activement mais leur mise en place se situe toujours dans la phase des recherches expérimentales, soit leur efficacité catégorique n’est toujours pas prouvée et encore moins leur innocuité. La prévention demeure dans ce cas la chose la plus sure. 

*L’académicien Bogdan Petrounov est l’un des spécialistes de premier plan du domaine de l’immunologie et de l’allergologie en Bulgarie qui est aussi d’une grande célébrité internationale. Il a créé le premier Laboratoire en Bulgarie en matière d’allergologie dans lequel ont été découverts et appliqués dans la pratique plus de 200 types de produits antihistaminiques et anti-inflammatoires qui permettent de diagnostiquer et de traiter les maladies allergiques. Il est également le fondateur d’une filière scientifique liée à l’élaboration, l’étude et l’application d’immunostimulants polybactériens qui sont largement appliqués dans la pratique clinique aussi bien en Bulgarie qu’à l’étranger.