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La Maison de l’humour et de la satire à Gabrovo fait la part belle aux dessinatrices du monde entier...

Jusqu’au 17 mai prochain au Musée de l’humour et de la satire de la ville de Gabrovo (Bulgarie du centre-nord) pourront être vues une partie des œuvres participant au premier dans son genre concours mondial dédié aux femmes caricaturistes – „Women Cartoonists International Award”. Celui-ci se tient à l’initiative de l’organisation internationale "United Sketches" qui défend la liberté de l’expression, ainsi que les caricaturistes en exil. 1000 œuvres appartenant à 260 femmes caricaturistes de 57 pays du monde prennent part au concours. Une sélection de ces dernières est exposée à Gabrovo – la capitale bulgare de l’humour. 


100 œuvres de 52 femmes du monde entier sélectionnées par le jury de "United Sketches" font partie de notre exposition – précise Margarita Dorovska, directrice du Musée de l’humour et de la satire. – Le sujet relatif aux femmes dans le domaine de la caricature est extrêmement pertinent car ces femmes demeurent très peu nombreuses. Moins de 5% uniquement des peintres qui créent des caricatures politiques ou éditoriales sont des femmes. Un tel concours a donc pour objectif d’attirer l’attention vers les femmes dessinatrices et de les encourager à créer leurs propres œuvres du domaine de la caricature étant donné qu’à elles seules elles n’auraient peut-être jamais pensé à se réaliser dans ce genre exclusivement masculin.

Le grand prix du concours est un chèque de 3000 euros, une récompense ayant également été prévue pour la plus jeune dessinatrice, s’élevant à 1500 euros. Le jury du concours est aussi entièrement composé de femmes représentant différents domaines. Le concours n’impose pas de sujet concret aux participantes dont la plupart se sont pourtant focalisées sur des motifs qu’elles jugent significatifs, ajoute Margarita Dorovska.


Ce que nous voyons dans les caricatures illustre dans une grande mesure les stéréotypes et autres clichés auxquels nous autres femmes nous nous sentons confrontées mais aussi aux stéréotypes que la société contemporaine en général se voit obligée de respecter.  C’est la raison pour laquelle nous mettons l’accent dans nos œuvres sur barrières auxquelles nous-mêmes, nous devons faire face et que nous imposent aussi bien la culture générale, que les perceptions concernant le rôle de la femme et de l’homme. Il s’agit également de l’insécurité et de la peur que nous gardons en mémoire sans même nous rendre compte mais qui nous empêchent d’être plus courageuses et ambitieuses. C’est l’une des premières barrières que nous devons franchir afin que nous autres femmes puissions avoir plus de confiance en nous-mêmes et dans nos capacités.

Toutes les œuvres exposées sont provocatrices à leur propre manière. Les gens qui ont à ce jour visité l’exposition font activement part de leurs impressions aussi bien sur place que dans les réseaux sociaux. La participation de peintres iraniens dans l’exposition est impressionnante.


C’est en effet une très forte sélection. J’espère que ces dames oseront désormais participer plus activement à ce type de concours et prendront plus souvent le crayon et le pinceau afin de dessiner des caricatures qu’on pourra voir souvent dans les médias, lors des expositions et des concours. Dans ce monde professionnel masculin les femmes ont besoin de se sentir plus encouragées, a encore estimé la directrice du Musée de l’humour et de la satire de Gabrovo. Elle a ajouté qu’au 21e siècle, la caricature représente quelque chose d’assez compliqué. Mais encore...

La caricature éditoriale subit de plus en plus de restrictions. L’âge des caricaturistes augmente et de moins en moins de jeunes dessinateurs choisissent de s’y consacrer. Les réseaux sociaux offrent de nombreuses possibilités dans le domaine de la caricature mais ne sont pas en mesure de récompenser le travail de ces artistes. La caricature de nos jours apporte la célébrité, mais n’est pas en mesure d’assurer des moyens de subsistance à ses auteurs. Ne sont pas non plus à négliger les attaques que doit souvent encaisser la liberté d’expression – il y a à travers le monde de nombreux caricaturistes qui se retrouvent en prison sans même être jugés. Le métier du caricaturiste est difficile car exigeant beaucoup de courage…- conclut Margarita Dorovska dans une interview à Radio Bulgarie. 

Photos: Musée de l’humour



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