Le professeur Christo Yotsov a été parmi les premiers, sinon le tout premier leader de la guilde des musiciens qui a adressé un émouvant message à ses collègues en les assurant que l’Association bulgare de la Musique (ABM) qu’il préside (créée en 2012) défendra les droits des musiciens indépendants suite au « gel » de la vie culturelle pour un délai indéterminé en raison du COVID-19. Lui-même, en sa qualité d’enseignant à l’Académie bulgare de musique « Pantcho Vladiguérov » perçoit des rémunérations stables ce qui n’est cependant pas le cas de ses confrères avec lesquels il travaille activement en free-lance.
Au moment actuel il est extrêmement important de ne pas rester indifférent afin que nos confrères puissent être rassurés et sachent qu’il existe des autorités à même de les défendre dans cette situation dévastatrice. Nous tous nous subissons des pertes mais ceux d’entre nous qui ont l’engagement de verser leurs cotisations sociales se retrouvent dans une situation très difficile. Depuis deux semaines, l’Association bulgare de la Musique se situe au centre des entretiens qui sont menés avec le ministre de la Culture Boïl Banov via le Comité initiateur créé spécialement à cette fin. Nous essayons de coordonner tous nos intérêts, propositions et avis d’experts. La composition de l’ABM est très variée, un ensemble de sociétés qui organisent des événements musicaux, de musiciens individuels qui programment à eux seuls leurs engagements, entre autres.
Rappelons-nous que le 26 mars 2020 le Parlement européen a voté dans le cadre d’une session plénière extraordinaire trois décisions urgentes faisant partie de la politique conjointe de l’UE relative à la pandémie du COVID-19. Il a notamment été prévu de débloquer 37 milliards d’euros des actuels fonds de l’UE pour les citoyens, régions et Etats le plus fortement atteints par la pandémie du coronavirus.
Le programme européen prévoit de sérieux fonds qui devraient être accordés aux secteurs les plus touchés par la crise dans les différents pays.
Le 31 mars s’est tenue la deuxième rencontre de notre Comité initiateur avec le ministre de la Culture. Je me suis alors permis de manière assez catégorique d’exprimer mon point de vue selon lequel c’est au ministère de la Culture et au ministre en personne de faire en sorte que cette aide soit efficace. De pareils fonds structurels existent depuis longtemps en Europe, leur but étant de coordonner et de garantir les différentes structures du secteur culturel indépendant. Pour ce qui est du secteur public, tout est clair – celui-ci compte sur le budget de l’Etat. Les artistes qui versent eux-mêmes leurs cotisations sociales sont beaucoup moins visibles mais il convient de souligner que derrière la définition d’ « artistes indépendants » se cache dans la plupart des cas un énorme potentiel.Les actuelles mesures financières sont d’une extrême urgence, elles viennent des fonds européens structurels et tout le monde est conscient que si la culture subit des pertes, ce sera catastrophique car il faudra à un moment donné repartir de zéro…Notre seul et unique but en ce moment consiste à nous assurer que quand la crise sera surmontée, nous aurons de nouveau la possibilité de programmer nos concerts actuellement reportés et poursuivre la mise en œuvre de nos autres projets.
Il convient de souligner dans le même temps que ce ne sera probablement pas le dernier virus, ni le dernier cataclysme auxquels nous devrions faire face. J’espère fort que l’un des effets positifs de la situation critique que nous vivons en ce moment pourrait se traduire notamment par la création en temps utile d’un tel fonds structurel qui sera à même de garantir l’existence des artistes indépendants. Je tiens à vous dire en conclusion que depuis le mois de février dernier l’ABM est membre du Conseil européen de la Musique qui est « le parlement de la musique » de l’Europe au sein duquel nous représentons la Bulgarie, ce qui est certes une position responsable et importante.
Le saxophoniste Vladimir Karparov est un artiste indépendant en Allemagne depuis des décennies. C’est lui qui nous dira comment se sont organisés ses confrères dans la situation de crise :
Quelques jours avant l’instauration de l’état d’urgence, des policiers ont fait le tour des clubs et ont très aimablement demandé aux gens de partir et de ne plus y revenir avant que ne soit pas surmontée la crise liée à la propagation du coronavirus. Depuis lors, nous autres musiciens indépendants, sommes pratiquement au chômage. Les premières pétitions à ce propos ont immédiatement été rédigées. En l’espace d’une semaine les ministres de la Culture et des Finances ont réagi et il s’est avéré qu’il existe en effet des fonds permettant d’aider aussi bien les artistes comme moi-même que les propriétaires des clubs, ainsi que tous ceux qui versent eux-mêmes leurs cotisations sociales, les PME, entre autres. Il a été alors facile de nous porter candidats car les formulaires sont remplis et envoyés en ligne. Une banque a assumé les fonctions de répartition de ces fonds. L’un des paquets d’aides est à hauteur de 5000 euros qui devront être accordés en l’espace de trois mois. Pourvu que tout se termine le plus tôt possible mais si l’état d’urgence se poursuit plus longtemps que prévu, nous pourrons encore compter sur de nouvelles aides. En déposant les formulaires à cette fin, on n’est pas obligé de prouver quelconque revenu, ni le nombre des concerts qui avaient été annulés. J’ai fait part de ce qui est fait ici, en Allemagne à des amis de Bulgarie en leur conseillant de se tourner vers les agences de droits d’auteurs. En Allemagne ce sont notamment ces agences qui étaient les premières à nous octroyer ces aides. Le montant pour chaque interprète est sur le principe calculé conformément à ses revenus des années précédentes et sera déduit sur les revenus de l’année 2022.
Le 2 avril, les présidents de toutes les unions des artistes en Bulgarie ont publié une lettre ouverte adressée aux institutions publiques dans laquelle elles insistaient pour une augmentation des fonds du budget destinés à la culture afin que des mesures urgentes puissent être prises en soutien des artistes et des organisations culturelles.
Photos: archives personnelles et Peter Gaenssle
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