Le 11 mai, l’église orthodoxe rend hommage aux saints apôtres Cyrille et Méthode – les inventeurs de l’écriture slave. Les deux frères slaves ont été sanctifiés à la fin du IXe siècle et les premières célébrations solennelles du 11 mai en leur honneur datent du XIIe siècle. Pendant la Renaissance cette date est proclamée en Bulgarie fête votive des deux apôtres. L’alphabet qu'ils ont inventé combine les trois signes du christianisme – le triangle, la croix et le cercle. On estime que l’alphabet a été créé au monastère de « Saint Polychron » en Asie Mineure où ont été probablement traduits en langue slave les livres chrétiens les plus importants. Au milieu du IXe siècle en Grande-Moravie, les deux frères et leurs disciples jettent les bases de l’Ecole de lettres de Grande- Moravie. Ensuite ils partent à Venise où se déroule le fameux débat de Cyrille avec le clergé latin sur le dogme des trois langues. Conformément à ce dogme, le christianisme ne peut être prêché qu’en trois langues – juive, grecque et latine. Sa logique inébranlable, ses arguments irréfutables et ses connaissances théoriques remportent la victoire au cours de ces débats. Après ces débats à Venise, les deux frères arrivent à Rome où peu après Cyrille s’éteint et il est enterré de manière solennelle en l’église « Saint Clément ». La grande reconnaissance de l’activité apostolique et culturelle des inventeurs de l’alphabet slave sur le Vieux continent vient le 31 décembre 1980 quand le pape Jean-Paul II proclame les deux saints frères protecteurs de l’Europe. De nos jours, leur œuvre incarne le pont spirituel entre les traditions chrétiennes orientales et occidentales, tout comme l’unité culturelle de l’Europe.
Face à une icône à l’effigie des deux saints frères, nous adressons spontanément une prière, plutôt que d’essayer de décrypter les codes et symboles du peintre. Car l’univers de l’iconographie orthodoxe est immense, chaque détail compte et chaque élément est porteur d’une signification qui enrichit le récit religieux sur la vie des saints ou d’un évènement évangélique.
“L’icône fait son apparition très tôt, traduisant le désir de conserver pour les générations à venir, voire d’immortaliser, l’effigie d’un saint ou d’un de ses disciples, nous dit Zlatina Karavalchéva du Centre d’initiatives pédagogiques « Dvéri ».Et parfois, les gens ont parcouru des centaines de kilomètres pour rencontrer ce saint homme ou à défaut, emporter avec eux une image, comme celle figurant sur les icônes. Au fil du temps, l’icône devient l’incarnation d’un récit religieux. Et même si les iconographes restent fidèles à l’original, ils ne manquent pas de glisser un élément plus ou moins perceptible dans l’œuvre achevée. ”
Chaque fois que nous regardons une icône, nous sommes attirés par le regard du saint ou de la sainte qu’elle représente.
Mais bien plus que visuellement, l’image nous adresse un message et interpelle notre inconscient de chrétiens…
“L’icône bride l’imaginaire religieux qui, d’après les canons de l’église orthodoxe bulgare, a besoin d’être purifié et réduit à son essence originelle, pour éviter que l’être humain sombre dans le mysticisme extrême, dit encore Zlatina Karavalchéva. En clair, l’icône est appelée à discipliner l’esprit et la raison de l’homme croyant l’aidant à mieux se concentrer sur ses échanges avec Dieu.”
“Tous les saints, que ce soit Jésus ou la Vierge Marie sont représentés en face, le visage ouvert aux fidèles. Et c’est normal, car nous autres humains, nous cherchons à découvrir notre ressemblance avec nos divinités. Quant à l’auréole qui nimbe la tête de personnages, elle indique justement leur sainteté et cette lumière qui jaillit porteuse d’apaisement, de joie et de sérénité.”
Dans les icônes classiques, Jésus Christ est habillé de rouge, la couleur symbolisant sa nature divine. En revanche, ses épaules sont recouvertes d’une cape bleue, la couleur de la nature humaine imparfaite et contradictoire qui verse parfois dans le péché. C’est tout le contraire que nous retrouvons dans les représentations de la Vierge, car c’est à l’origine un être humain, comme chacun de nous, même si sa pureté la rapproche des divinités.
“Quant à la couleur or, on la retrouve sur l’auréole, mais aussi parfois dans le décor des icônes, en tant que fond naturel, volontairement choisi par l’artiste, conclut Zlatina Karavalchéva. – La couleur or est celle du royaume de la béatitude, dont les portes s’ouvrent pour accueillir les saints en premier, et un jour, peut-être, les êtres humains. Et ce n’est que quand nous recouvrirons nos épaules de la cape rouge que nous aurions découvert notre propre force, notre réel potentiel.”
Photos: dobrichmuseum.bg, bg-patriarshia.bg, pravoslavieto.com, dveri.bgC'est par un récital de poésies "Devant l'autel du peuple" que Gabrovo ouvre la série de commémorations à l'occasion du 147e anniversaire des combats épiques sur le col Chipka, en pleine guerre de libération de la Bulgarie /1877-1878/. L'occasion de rendre..
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