Son style d’écriture est considéré par les critiques littéraires comme une pépite dans la littérature bulgare contemporaine, grâce à ses dialogues organiques et à leur tempo presque musical, qui les transforme parfois en monologues poétiques.
Les œuvres de Yana Borissova sont éditées et lues en Belgique, France, Serbie, Argentine, Russie, USA, Italie et Allemagne. En 2008 le ministère français de la Culture de même que les Editions Théâtrales, le Théâtre de l’Odéon et le Festival d’Avignon sélectionnent le livre d’un écrivain bulgare pour une participation au projet « 27 pièces de l’Europe ». Actuellement Yana Borissova provoque le public par son livre ouvert « Merveilleuse nuit d’été ».
Le célèbre acteur Stéfan Valdobrev est l’auteur des partitions publiées dans le livre, l’un des meilleurs scénographes et peintres Nikola Toromanov ayant de son côté créé les illustrations qui seront éditées tout prochainement en tirage spécial. La musique de Valdobrev sera également interprétée séparément du livre dans le cadre d’un concert « en live ».
Une partie de la musique dans le livre sera enregistrée à l’occasion de Noël – raconte Yana Borissov sur Radio Bulgarie. – Les idées qui peuvent naître dans l’esprit d’un écrivain sont innombrables. Je suis scénariste, dramaturge, écrivain, ce qui fait que mes idées peuvent partir dans toutes ces directions. Mes intentions les plus courageuses sont cependant liées à la mise du roman à l’écran.
Dans une interview sur Radio Bulgarie, Stefan Valdobrev a déclaré qu’au premier moment, tout de suite après avoir reçu l’invitation de Yana Borissov d’écrire la musique du roman, il s’était senti un peu confus.
Je me suis assez surpris quand j’ai appris que Yana voulait que j’écrive les partitions pour son livre. Mais dès que j’ai reçu le livre, j’ai compris que son principal héros est un compositeur qui traverse une sérieuse crise psychologique dans l’attente de sa Muse. Ma tâche était d’écrire ce qu’il invente après avoir surmonté la crise, inspiré par l’héroïne principale. Pour la première fois une mélodie fait partie d’une œuvre littéraire et je me réjouis beaucoup d’avoir eu la chance d’y participer, raconte Stefan Valdobrev.
Répondant à la question de savoir comment elle s’explique le caractère du Bulgare, l’auteure du livre « Merveilleuse nuit d’été » Yana Borissova déclare qu’aussi bien dans ses pièces que dans ses romans elle ne précise pas la nationalité de ses héros.
Pourquoi fait-elle ce choix ?
Je suis Bulgare, mais je suis également européenne et me sens aussi citoyenne du monde. Raison pour laquelle je ne me suis jamais intéressée à faire des portraits de Bulgares où bien à essayer d’expliquer leurs spécificités. C’est pourquoi mes personnages n’ont pas de nationalité précise, mais ce sont des gens qui me ressemblent. Dans mon livre je parle de créateurs et d’artistes. Ce sont des gens dont nous tous, nous avons un besoin vital. Nous nous devons de les protéger, de les soigner et de faire tout notre possible pour qu’ils arrivent à poursuivre leur travail.
Quelle est la clé de la réussite pour une dramaturge et écrivain bulgare souhaitant travailler à l’étranger ?
Si j’avais cette clé, je l’aurais vendue comme « savoir-faire ». – répond Yana Borissova. – Il existe en effet des choses auxquelles je tiens beaucoup mais je ne pense pas qu’on puisse les utiliser comme recette pour le succès. Il est très important qu’on ressente en soi une véritable nécessité d’écrire. Les normes ne devraient pas nous intéresser. Tout doit se faire de concert avec le talent et la patience –patience de se faire repérer,nécessité d’accorder une attention particulière à tous ceux qui nous entourent, continuer d’écrire et de travailler. Je ne pense pas qu’il puisse y avoir d’autre recette spéciale. Je n’y ai vraiment pas pensé.
Photos : Miryana Slivenska et Daniel Dimitrov
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