L’été c’est la saison dont dépend la quantité et la qualité des céréales récoltées en cette période de l’année. Un dicton bulgare dit « un jour nourrit toute une année » et cet adage est associé justement à la période des moissons lorsque des familles entières se rendaient par le passé aux champs sous les rayons incandescents du soleil pour ramasser le blé. Les choses ont changé depuis, les moissons sont entièrement mécanisées, mais les derniers jours de juin et les premiers de juillet sont assez fébriles, dans l’attente de l’entrée des moissonneuses-batteuses dans les champs de blé…

Chaque région de Bulgarie détermine la période des moissons en fonction de ses spécificités géographiques et climatiques, mais une chose est sûre, quel que soit le calendrier, les deux prochaines semaines seront cruciales pour la récolte des céréales en Bulgarie.

Les précipitations abondantes depuis le début du mois de juin ont tout fait pour accélérer la croissance des blés, certaines régions étant plus avancées que d’autres. Les moissonneuses sont garées à l’entrée des champs près de Kaméno et Karbnobat et attendent que la pluie cesse pour commencer à récolter. Une chose est sûre, la quantité et la qualité de céréales en 2021 seront meilleures que l’année dernière où la sécheresse a fortement compromis les rendements.

Les céréaliers sont optimistes cette année et espèrent pouvoir compenser les pertes de l’an dernier en deux ans. Il y a que du côté de Bourgas que les précipitations abondantes et quotidiennes font craindre pour la récolte de blé et d’orge qui sera retardée d’une dizaine de jours. “L’orge est à point, s’il ne pleut pas pendant 2-3 jours, la récolte pourra commencer“, nous confie Ilia Prodanov, président de l’Association des céréaliers « Markeli » à Karnobat et d’ajouter:

„Les précipitations sont un gros problème, surtout si elles continuent à ce rythme. Chaque épisode de pluie fait chuter la qualité du blé qui arrive à maturité. C’est une période critique pour nous tous. J’espère qu’il va cesser de pleuvoir dans notre région, concrètement, car à l’intérieur du pays les températures sont plus fraîches et les céréales mettent plus de temps à mûrir “.

Il est encore tôt de dire quels seront les rendements de céréales cet été. Beaucoup d’incertitudes aussi sur leurs prix de vente. Si le blé et l’orge seront en quantité, le colza qui a connu une année catastrophique en 2020 ne se remettra pas de si vite :

„J’espère toutefois qu’on ne verra pas se reproduire la tragédie de l’année dernière lorsque nous avons réussi à récolter des quantités infinitésimales de colza. Et puis, les prix du blé étaient très faibles, cette année ils devront augmenter avec l’amélioration de la qualité. Quoi qu’il en soit, espérons que la moisson se passera sans problème et que nous réussirons à rentrer la récolte jusqu’au dernier épis. Des jours critiques nous attendent… “

Edition : Guergana Mantchéva / d’après un reportage de Stefka Bakardjiéva, RNB-Bourgas