Un niveau d’abstention  presque imprévisible et un rapport des forces entre les différents partis de la 1e à la 5e place quasi impossible à prévoir. C’est sur ces conclusions que s’est achevée la campagne électorale pour les législatives en Bulgarie qui se tiennent aujourd’hui.

Des sociologies et des politologues s’abstiennent de faire des prévisions sur les résultats des élections pour quelques raisons raisonnables. Le vote se tient au milieu du mois de juillet – « une situation presque sans précédent dans notre histoire moderne » a commenté dans une interview pour Radio Bulgarie le sociologue Parvan Siméonov. En plus de cela, il se dit convaincu que près d’un demi-million d’électeurs ne décideront qu’au dernier moment pour quelle force politique voter. A son avis la campagne électorale a révélé certaines lacunes dont les effets sur les résultats du vote ne seront visibles que plus tard. Le sociologue mentionne en premier lieu l’absence d’un dialogue suffisamment constructif entre les candidats pour députés et les électeurs:

« Cela morcelle l'espace politique, créant une sorte de réalité parallèle. Certains y disent que ce qui est divisé est juste, et d'autres - faux - a déclaré Siméonov et a ajouté que cela se traduisait par un conflit social gelé avec des lignes de démarcation prononcées, ce qui est un signal pour une société très divisée. Heureusement ceci ne concerne pas la majorité des Bulgares car ils ne sont pas si politisés. … Les amendements au Code électoral concernant la manière dont se déroulera le vote pourraient également être un facteur le jour du scrutin. Pour la première fois les élections se feront presque intégralement avec des machines. Des bulletins de vote ne seront utilisés qu’en cas de défaillance des machines à voter ou dans les bureaux de vote où le nombre des électeurs est en-dessous de 300. La possibilité pour les gens d’accomplir sans problèmes leur devoir civil en dépit des grandes transformations, ainsi que le déroulement dans le calme de la journée du scrutin dans les 700 bureaux de vote à l’étranger auront un impact sur les résultats du vote d’une manière ou d’une autre.

„La question la plus importante est celle de savoir si les électeurs à l’étranger seront plus actifs ou bien le vote sera simplement plus facile. Autant que je sache les demandes d’ouverture de bureaux de vote n’ont pas été plus nombreuses par rapport aux élections précédentes en avril dernier. Soyons honnêtes – il y avait problème avec l’ouverture de bureaux de vote à l’étranger seulement dans des pays en dehors de l’UE (il s’agit du plafond de 35 bureaux de vote au maximum dans un pays donné – ndlr). Ce problème est maintenant résolu.“

La saison des vacances et les nombreux voyages prévus des Bulgares de l’étranger en Bulgarie n’auront qu’un effet relativement faible sur leur volonté de voter, indique le sociologue:

„Ils peuvent exercer leurs droits de vote en Bulgarie si la loi le leur permet. Autant que je sache, pas mal de gens ont déjà pris des mesures pour se faire enregistrer en tant qu’électeurs au bord de la mer Noire. Il y aura également pas mal de bureaux de vote sur la côte de la mer Egée de manière à ce que tous ceux qui le souhaitent puissent le faire sans encombres.“

Parvan Siméonov est convaincu qu’en dépit des nombreuses inconnues concernant le niveau de participation et des résultats des élections, une chose est claire - la société bulgare attend qu’un nouveau gouvernement soit formé et elle aura de la peine à accepter si après ces législatives cela soit de nouveau impossible:

„Le gouvernement intérimaire a démontré de manière assez convaincante quel pourrait être un gouvernement de ce genre. Ceci rend plus facile la tâche de réaliser sa formation.“

Version française: Vladimir Sabev