Un numéro vert est nécessaire pour orienter les personnes avec des besoins spéciaux qui arrivent d’Ukraine...

L’arrivée en masse des réfugiés qui fuient la guerre en Ukraine est à l’ordre du jour.En se rendant en Bulgarie, ceux-ci sont hébergés et nourris mais ce n’est guère suffisant pour une partie d’entre eux.  Il s’agit des enfants et des adultes qui ont des besoins spéciaux mais auxquels l’Etat n’est pas en mesure d’accorder des soins adéquats. 

La Bulgarie n’est guère préparée à accueillir de telles personnes car elle a du mal à soigner ses propres handicapés, n’en parlons pas des réfugiés souffrant d’handicaps graves. Ce n’est un secret pour personne. Le plus grand poids lors de la réception des réfugiés tombe sur les volontaires qui sont dans leur majorité des mères d’enfants handicapés qui s’engagent à assurer les produits et matériaux de première nécessité – est catégorique Adélina Banakiéva, volontaire et activiste civile qui, depuis de longues années, plaide pour une vie digne des Bulgares avec des besoins spéciaux.

Des milliers de kilomètres jusqu’à la frontière et vice-versa, des centaines de signalements et de lettres adressées aux institutions publiques qui pourtant ne se soucient guère de l’état dans lequel se trouvent certains réfugiés, collecte de fonds pour l’achat de produits alimentaires spéciaux, des démarches permettant d’assurer des fauteuils roulants, voire des ambulances si besoin est – c’est ce que représente le quotidien d’AdélinaBanakiéva.

Il n’y a aucun centre en Bulgarie qui soit spécialisé dans les soins palliatifs, dans lequel les enfants avec des handicaps arrivant de l’Ukraine pourraient être installés provisoirement. Il manque des médicaments, des protocoles, il n’existe pas de conditions, non plus, permettant de soigner des malades du Sida, du cancer, entre autres, déplore Adélina.

Ces problèmes ne sont pas d’hier mais ressurgissent aujourd’hui avec une gravité élevée, explique-t-elle. –De très importants amendements à la législation respective devraient impérativement être apportés car la situation est plus que critique. Depuis le début de la guerre en, Ukraine nous sommes très engagés et ce que nous essayons de faire c’est de sortir le plus vite possible ces gens de la Bulgarie afin qu’ils puissent rester vivants.

Des volontaires souffrant de différents handicaps sont prêts à ranger leurs fauteuils roulants près de la frontière avec des posters « N’entrez-pas en Bulgarie si vous souffrez de maladies graves ! ».

Nous essayons ainsi d’empêcher les Ukrainiens qui fuient la guerre de devoir faire face à une autre « guerre » qui est celle de notre système de santé. Ceux-ci ne le méritent pas. Nous prions ces gens de ne pas venir en Bulgarie car nous ne sommes pas en mesure de les aider.

Pour que les réfugiés avec des besoins spéciaux arrivant de l’Ukraine puissent bénéficier des soins médicaux nécessaires, ils devraient en premier se porter candidats au statut de « protection internationale ». Pour ce faire, ces derniers devraient se tourner vers la Cellule de crise de la région respective.

Je voudrais bien que les réfugiés se tournent vers ces cellules de crise notamment et non pas vers nous, mais à un moment donné, après avoir fait de nombreux essais de contacter ces dernières, ils ne voient plus d’autres possibilités que de nous rapprocher. Nous nous sentons malheureusement épuisés et prions de ce fait que soit annoncé un numéro vert d’une cellule de crise qui soit en mesure d’informer de manière détaillée et adéquate ce que pourraient réellement faire les réfugiés malades.

Version francaise : Nina Kounova