Cela fait une quarantaine de jours que nous vivons dans la nouvelle réalité de la guerre en Ukraine. Les dimensions de ces changements ne sont pas encore bien connues, mais la société devra s’y adapter le plus vite possible.
« A peine sortis de la pandémie nous nous trouvons confrontés à la crise géopolitique, économique et financière la plus complexe depuis la Seconde guerre mondiale », a dit sur la chaîne bTV le macroéconomiste Dimitar Ivanov.
D’après lui l’inflation est quelque chose de naturel dans une telle conjoncture, mais elle n’est pas entièrement due à la guerre.
« Chez nous l’inflation s’est mise à grimper bien avant la guerre, en 2020-2021. A l’époque il y avait déjà des livraisons bloquées, des fournitures de matériel en retard et des problèmes de pénurie de matières premières », déclare Ivanov.
L’économiste Krassen Stantchev a dit sur RNB-Plovdiv qu’il est peu probable que l’inflation soit jugulée cette année.
« L’inflation sera très probablement à deux chiffres avant la fin de l’année, ce qui va sans doute faire doubler les prix de certaines marchandises. En 2023 les choses vont probablement se calmer et nous n’aurons pas une inflation pareille, à moins que d’autres facteurs n’entrent en jeu, par exemple si la guerre se poursuit ou si elle se transforme en guérilla ou si un autre imprévu surgit. »
Dans les années qui viennent nous allons devoir nous résigner à vivre avec des prix plus élevés, parce qu’ils sont causés par plusieurs facteurs de l’économie mondiale, affirme le financier Victor Yotsov sur Radio « Horizon », la chaîne info de la RNB.
« Les sources d’énergie sont un facteur inflationniste majeur, mais elles ne sont pas les seules à causer l’inflation. Cela fait plus de 10 ans que nous avons des taux d’intérêt proches de zéro, un accroissement énorme de l’offre monétaire et des réserves d’argent dans les banques et une montée spectaculaire de la dette publique. Tous ces facteurs provoquent cette inflation, dont on pourrait même dire qu’elle a mis du temps à se matérialiser, étant donné cette accumulation de liquidités et ces dettes immenses qui ont été contractées. C’est pourquoi je pense que maîtriser les prix des sources d’énergie ne suffira pas à juguler l’inflation », dit Yotsov.
La conviction que la hausse des prix va se poursuivre est également partagée par le politologue Alexandre Dimitrov.
« Nous ne sommes pas un exportateur net de sources d’énergie et je pense donc que leurs prix continueront de monter. Et si la conjoncture internationale actuelle se poursuit, avec l’épuisement des stocks en Bulgarie, les prix pourraient être très différents cet été, si ces tendances se confirment », dit-il.
Un changement de politique des banques centrales pourrait avoir un effet sur l’inflation, estime l’économiste Stoyan Pantchev.
« L’argent nouvellement créé est introduit dans l’économie par le biais de divers programmes fiscaux et une fois dans le système il provoque un bond dans la demande », indique-t-il sur le site economic.bg. « L’interruption des programmes d’achat d’actifs et une hausse du taux d’intérêt pourraient cependant causer des problèmes de paiement de dettes, des faillites, du chômage ou une récession », prévient l’économiste.
Pantchev recommande au gouvernement bulgare de reporter l’entrée de notre pays dans la zone euro à une période ultérieure, après les années de crise que nous vivons à présent.
Version française : Christo Popov
Photos: BGNES, BNR, archivesLes indicateurs du climat des affaires en Bulgarie chutent de 5.6 points en septembre, passant de 22.5% en août à 16.9%. Ce recul considérable est observé dans tous les secteurs de l'économie, comme indiqué par l'Institut national de la Statistique. La..
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