En 1905 à Chicago, maître Paul Harris discute d’une idée avec trois de ses amis. C’est le début du mouvement rotarien qui fonctionne depuis plus d’un siècle comme un point de rencontre de leaders prêts à aider leur communauté et le monde entier. C’est une conception de l’humanisme, l’honnêteté et le désintéressement qui arrive aussi en Bulgarie où le premier Rotary club est fondé en 1933.

Le mouvement a été interdit à deux reprises : en 1941 du gouvernement de Bogdan Filov en vertu de la loi de la Protection de la nation, et en 1951 par le régime communiste. Cette année 2022 marque le 30^ème anniversaire de sa relance. A cette occasion, un événement caritatif aura lieu ce 13 avril en soutien au projet « Le son du silence » consacré aux enfants malentendants. Une exposition d’affiches représentant l’évolution du mouvement rotarien depuis sa création sera inaugurée devant le Théâtre national Ivan Vazov accompagnée d’un concert à la salle Bulgaria à Sofia.

« Nous nous sommes voués à cette cause car Rotary a pour mission de contribuer à la solution de problèmes d’importance sociale, » indique Carolina Lyubomirova, la présidente du Rotary club Sofia. « L’analyse des besoins sociaux que nous avons entreprise nous a fait comprendre que le taux de malentendants en Bulgarie et dans le monde s’élevait à 6% de la population. Le sujet est d’actualité, ce qui a été confirmé par le long-métrage "CODA : le cœur à la musique", récompensé d’un Oscar du meilleur film, qui raconte l’histoire d’un enfant de parents sourds. Notre projet vise l’amélioration des aptitudes de communication, articulation et compréhension orale chez ces enfants ce que nous cherchons à obtenir par l’intermédiaire d’initiatives tels que des concerts, présentation d’instruments de musique, etc. » 

Il y a actuellement 91 Rotary clubs en Bulgarie d’à peu près 2 mille membres travaillant sur des projets sociaux de différentes sortes à l’instar de leurs prédécesseurs qui s’étaient consacrés à des causes de leur époque dont la plus importante était le sauvetage des Juifs bulgares.

En 1937 les rotariens ont créé un Centre rotarien de consultation des maladies cardio-vasculaires. Leurs successeurs dédient également leurs efforts à l’amélioration de la santé des gens et à l’accès aux soins médicaux dans les endroits reculés.

« Nous sommes très impliqués dans la prévention du diabète, des cancers et des maladies endocriniennes chez les enfants, » déclare Carolina Lyubomirova. « Nous participons en outre à toutes sortes de projets dans le domaine de l’enseignement contribuant à la culture sanitaire des enfants. Nous sommes par exemple en train de réaliser un projet de notre club associé aux risques de santé qui les concernent : nouvelles formes de drogues, menaces psychologiques relevant de l’abus des écrans. » 

A l’époque, des intellectuels, des entrepreneurs, des experts financiers et des chercheurs de la capitale bulgare étaient dans les rangs des rotariens. D’après Carolina Lyubomoriva, à l’heure actuelle, ce sont des dirigeants et des professionnels de renommée de tous les domaines qui ont adopté cette doctrine. Un groupe d’enthousiastes présidé par Kaltcho Hinov, Stéphane Stoyanov et Siméon Kondov ont reconstitué Rotary, tandis que le doyen rotarien de 1935 Ratcho Kostov faisait le lien avec les débuts du mouvement.

« Aujourd’hui, c’est le développement durable et la stabilité qui concentrent les efforts des rotariens, » ajoute Carolina  Lyubomirova, pour que les bonnes œuvres ne se réduisent pas à un seul geste et qu’elles profitent au plus grand nombre de personnes. Ce qui les soude et les motive ces dernières semaines est le malheur du peuple ukrainien. Ils collectent des aides et apportent soutien aux réfugiés pour se déplacer et s’adapter au pays. Jusqu’à présent, ils ont déjà levé 125 000 euros pour acheter le plus nécessaire.

Version française : Maria Stoeva

Photos : rotarysofia.org, mu-sofia.bg