Depuis des siècles les métiers de l’artisanat traditionnel bulgare se transmettent de père en fils, de maître à apprenti et leurs œuvres ne cessent d’émerveiller. De nos jours, hélas, la filiation se perd et beaucoup de ces métiers artisanaux disparaîtront avec la mort du dernier maître artisan du village ou de la ville.
« Les gens négligent les métiers traditionnels, tout le monde se lance dans la dynamique du gagne-pain pour survivre », dit le président de la Chambre régionale des métiers artisanaux de Vidin Mitko Mladénov. Selon lui certains métiers traditionnels du Nord-Ouest de la Bulgarie ne tiennent plus qu’à un fil, oubliés par toutes les institutions publiques. Son organisation comprend 700 membres, mais moins d’une quarantaine sont actifs ; les autres n’ont même pas les moyens de payer leurs cotisations.
« Environ la moitié des métiers artisanaux ne peuvent pas être remplacés par les technologies modernes, parce que le travail manuel donne un cœur et une âme à l’objet », dit Mitko Mladénov sur RNB-Vidin.
Des métiers artisanaux typiques de la région comme la poterie ou la gravure sur bois sont en déclin, parce que les gens ne peuvent pas acheter leurs œuvres. Et si les derniers gardiens de la tradition ne sont pas soutenus, ce patrimoine culturel restera dans le passé.
Et qu’en est-il de la boulangerie ?
« Ces métiers s’industrialisent dans la plupart des cas et le pain pétri à la main a presque disparu de nos étalages », dit le boulanger Stiliyan Kaménov, président de la Chambre régionale des métiers artisanaux de Montana. « Nous avons dans notre ville deux boulangeries qui font du pain d’après des recettes traditionnelles avec du levain vieux d’un jour, mais la plupart sont industrielles et travaillent à la chaîne. Les petites boulangeries où l’on fait du pain de qualité ont du mal à survivre, elles sont les plus touchées par la crise de l’énergie, parce que les prix sont déterminés par les grandes boulangeries et que tout devient de plus en plus cher. »
D’après Stiliyan Kaménov beaucoup de gens à Montana renoncent aux métiers artisanaux. Il ne reste qu’un cordonnier et deux horlogers dans toute la ville.
Le potier de Vratsa Kouman Jékov voit les choses différemment. « Il y a un regain d’intérêt dans notre région pour les métiers traditionnels, les gens recherchent à nouveau l’authentique, le fait main », affirme ce maître artisan qui confectionne des céramiques antiques. Il a transmis son savoir-faire à sa fille et a déjà formé plusieurs autres maîtres.
« Le mieux est de faire don de ses connaissances et que les apprentis les fassent évoluer. J’appelle tous les maîtres à partager avec les jeunes tout leur savoir. »
Kouman Jékov ajoute que pour devenir maître artisan et gagner sa vie avec ce métier, l’apprenti doit faire beaucoup de sacrifices. Il doit donc disposer de moyens et c’est là que l’État peut jouer un rôle. « Des amis artisans de l’étranger me disent que leurs gouvernements aident beaucoup les métiers traditionnels », souligne-t-il, formant le souhait que les futurs dirigeants de la Bulgarie penseront eux aussi à sauvegarder cette richesse culturelle.
Edition : Diana Tsankova sur des interviews de Plamen Kolev de RNB-Vidin
Version française : Christo Popov
Photos : Facebook / @kalibagrii, RNB-Vidin, archivesVendredi arrive avec un beau temps. Le ciel se couvrira dans l’après-midi avec de brèves précipitations sur les régions montagneuses dans l’Ouest et le Centre du pays. Les températures matinales seront comprises entre 5° et 10°C, 5 degrés à Sofia...
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