Côte à côte et main dans la main depuis 23 ans, à la maison comme au travail : telle est la vie que mènent Olivier et Mitana Roche. S’étant rencontrés en France, ils ont décidé de s’établir à Sofia où ils ont ouvert un bistrot français. Après avoir changé d’adresse, le petit restaurant se situe aujourd’hui au cœur du vieux quartier juif derrière l’ancien bâtiment des Bains municipaux, un des lieux les plus charmants de Sofia. Dans ce quartier, l’histoire a laissé ses empreintes sur chaque immeuble, malheureusement rarement restauré ou entretenu.
“Nous avons créé notre espace où nous travaillons, et pourtant il y a plein d’édifices et de locaux délabrés à cause de la négligence et de l’insouciance de leurs propriétaires. Même une part de l’immeuble où se trouve notre restaurant est dans un état lamentable. Il s’agit d’une propriété municipale, mais depuis des années les autorités ne font rien pour qu’elle ait un aspect plus accueillant et pour en faire un usage plus rationnel. L’immeuble d’à côté abritait naguère le plus ancien restaurant de Sofia, "Gambrinus", un endroit très fréquenté pendant les années 90. Ce bâtiment est à présent abandonné. Nous avons des clients qui allaient dîner là-bas ou même qui étaient des employés du restaurant.”
Il y a une vingtaine d’années, les locaux du bistrot français étaient occupés par une brasserie tchèque dont un vestige, un dessin de Prague, orne aujourd’hui le mur du petit salon au premier étage.
Au moment où ils ont emménagé dans ce quartier, il était moins animé, nous dit Mitana : “Le festival KvARTal (quARTier) a probablement attiré des artistes qui sont venus ouvrir leurs ateliers. Toutefois, il n’y a point de synergie entre les gens qui habitent ou travaillent ici. L’idée a beau être bonne, elle demande des projets à long terme et une visée durable pour que plus de personnes y soient impliquées,” explique-t-elle en tant qu’habitante du quartier où se tient ce festival de plus en plus populaire et bien-aimé des sofiotes. “Il ne s’agit pas que de ce quartier. On ne peut pas faire ressentir l’appartenance à une communauté du jour au lendemain. Je pense toutefois que nous avons pu créer une telle communauté avec Olivier et nos voisins.”
Pour accentuer le rapport personnel à ses clients et renforcer le sentiment d’appartenance, Mitana a eu l’idée de leur apporter l’addition dans des porte-monnaie cousus main.
“Depuis peu, nous avons un voisin qui fait des sacs et des porte-monnaie de matériaux recyclés. Je lui ai demandé d’élaborer des étuis où je mettrai l’addition de mes clients. Notre voisine Nadejda Guéorguieva a créé la représentation stylisée de notre restaurant. Je pourrai donc présenter l’addition d’une manière élégante en ne me servant que de produits issus du quartier. Nous devons voir en nos voisins quelqu’un qui nous complète et non pas des concurrents féroces.”
Le couple a deux fils. Déjà majeur, l’aîné est passionné de rugby. A 11 ans, le cadet souhaiterait faire quelque chose pour gagner de l’argent, avoue son père en riant. Pour le moment, ils ne sont pas très partants pour succéder à leurs parents et reprendre le restaurant, cependant leur goût pour la cuisine maison est infaillible.
Version française : Maria Stoéva
Photos : archives personellesChristo Tsokev est né en 1847 à Gabrovo. A l’âge de 12 ans il part étudier l’art des zographes (peintres d’icônes) au monastère de Hilendar au mont Athos. Son talent est vite remarqué par le père supérieur qui envoie le jeune homme faire ses..
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