La Confédération des syndicats indépendants de Bulgarie (CSIB), la plus grande organisation syndicale du pays avec ses quelques 300 mille membres, s’est mobilisée pour demander une augmentation du budget de 70 millions d’euros, l’objectif étant de protéger les revenus et garantir des compensations égales au taux d’inflation. Selon une étude menée par les syndicats, 80% des travailleurs disent avoir bénéficié d’une augmentation du salaire, cependant il ne s’agit que d’une hausse allant de 5 à 15% face à une inflation de plus 18% ce qui menace le niveau de vie des gens qui se voient contraints de réduire toujours plus leur consommation.
Deux semaines avant les législatives anticipées fixées au 2 octobre, le président de CSIB Plamen Dimitrov et des responsables syndicaux ont rencontré les chefs de file des partis susceptibles d’être élus au parlement et leur ont présenté un Mémorandum sur le développement socio-économique du pays pour une période de 4 ans. Les syndicats demandent que le budget de 2023 soit majoré de 600 millions d’euros destinés aux salaires dans le secteur public. Leur revendication a été présentée au premier ministre intérimaire Galab Donev qui aurait promis de son côté de s’entretenir avec le ministre intérimaire des Finances et de rechercher des pistes. Il aurait également exprimé l’attitude positive du gouvernement à l’égard des questions relevant du Plan de relance post-Covid, notamment la réduction de 40% des émissions de CO2 des entreprises du secteur énergétique.
A part l’augmentation des revenus, les syndicats demandent un changement de la législation afin de garantir le droit au repos des travailleurs. Il s’agit notamment du système de cumul des heures de travail, un régime de travail particulier qui permet de prolonger la journée de travail de 8 à 12 heures, y compris le weekend, en fonction de la répartition du personnel.
“Le problème, c’est que le cumul du temps de travail concerne toutes les entreprises en Bulgarie et même certains établissements publics. Or, d’après la législation européenne elle ne devrait être appliquée que dans des secteurs industriels dont le processus de travail ne peut être interrompu,” explique Todor Kapitanov, expert du droit de travail auprès de CISB :
“Selon la législation du travail européenne, la semaine de travail ne doit pas dépasser les 52 heures, alors qu’en Bulgarie elle peut atteindre 56 heures. Tout cela se fait au détriment du travailleur, de son repos et de sa vie privée et familiale. Cela donne lieu à des dérives de la part des employeurs, vu que certains employés travaillent non seulement 12 mais aussi 14-16 heures par jour. C’est une des plus fréquentes infractions liées aux horaires de travail car ceux-ci sont mal documentés. Il y a certes des rapports mais savoir ce qui se passe en pratique est une tout autre chose. Cela est d’autant plus inquiétant que les travailleurs l’acceptent depuis plus de 20 ans. En plus de travailler le plus d’heures en Europe, les Bulgares perçoivent le moins d’argent. C’est un défaut du Code de travail qu’il est urgent de corriger.”
La capitalisation des heures de travail est une question posée régulièrement par les syndicats. Il y a 2 ans, la CSIB et la Confédération du travail “Podkrepa” ont déposé une pétition de 100 000 signatures au ministère du Travail en demandant une révision de la législation et la création d’un règlement concernant cette pratique. Le groupe de travail qui en était chargé a refusé de donner son avis sur la question de savoir pourquoi les dispositions bulgares divergent de la législation européenne, rappelle Todor Kapitanov. Les représentants des deux organisations syndicales ont par la suite quitté le groupe de travail en exprimant leur mécontentement du fait que ce sujet qui concerne des milliers de travailleurs, soit ignoré. Voilà que les revendications syndicales le remettent à l’ordre du jour.
Version française : Maria Stoéva
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