La voie qui mène à notre adhésion à la zone euro est un processus clair et bien structuré qui apportera stabilité et prévisibilité institutionnelle à notre pays. La zone euro est le second marché financier au monde et comprend certains des pays les plus riches d’Europe. Depuis que la Bulgarie est devenue membre du Mécanisme de taux de change européen (MCE II) en 2020, l’adhésion à la zone euro est la décision économique la plus importante qui reste à prendre, ont indiqué des experts du Centre de développement et politiques à une table ronde à Sofia sur le thème « L’économie bulgare au seuil de la zone euro. Croissance et stabilité fiscale. »
Ils n’ont pas caché leurs craintes qu’il existe des facteurs objectifs pouvant devenir un risque réel pour une adhésion à la zone euro le 1er janvier 2024. Certains obstacles mentionnés sont l’absence d’un gouvernement régulier et d’un engagement clair pour le processus d’adhésion. Il n’existe d’ailleurs toujours pas d’analyse précise dans quelle mesure la Bulgarie satisfait aux critères d’adhésion à la zone euro.
« Les banques bulgares sont régulées par la BCE et nous comprenons combien d’obstacles il y a sur notre chemin avant que nous ne puissions prouver que la Bulgarie appartient à la famille européenne », dit Diana Mitéva, présidente de l’Association des banques de Bulgarie qui prend une part active aux préparatifs du processus de préadhésion. Elle ajoute que « plus vite nous deviendrons membres de la zone euro, meilleur sera le développement de l’économie bulgare ».
« C’est un sujet brûlant, parce que la date du 1er janvier 2024 se rapproche plus vite qu’on ne l’imagine. C’est un processus dont nous avons pris l’habitude de parler en théorie, mais le passage à un nouveau moyen de paiement en Bulgarie est une profonde transformation macroéconomique. Notre grand avantage est que depuis 1997 nous sommes rattachés au deutsche mark et ensuite à l’euro. L’euro est dans les esprits de beaucoup de Bulgares. Ils n’ont aucune difficulté à convertir de tête des sommes de lévas en euros et vice-versa, surtout pour un achat de voiture, de propriété immobilière ou de shopping à l’étranger, tout est lié à l’euro. Notre association soutient dès le tout début la décision de faire adhérer la Bulgarie à la zone euro. »
Beaucoup de voix s’élèvent aussi contre le passage à l’euro pour la Bulgarie. Certaines de ces craintes sont irrationnelles, d’autres se basent sur des thèses et des faits erronés, mais l’adoption de l’euro apporterait des changements positifs et puis l’adhésion à la zone euro est au moins 10 fois plus facile que l’adhésion à l’UE, pense l’ancien ministre de l’Économie Nikolay Vassilev qui a participé à la table ronde.
« En 2005 nous pensions tous que nous serions dans la zone euro en 2009, alors que maintenant nous avons une inflation élevée. C’est pourquoi nous étions plus proches de la zone euro en 2005, parce qu’il n’y avait pas une telle inflation et le déficit budgétaire était zéro. Ceci étant, l’inflation est un problème mineur en l’occurrence. A mon avis si échec il y a, il sera dû au manque de volonté politique, à l’absence d’une image appropriée de notre pays qui motiverait les pays occidentaux à nous inviter et nous recevoir avec plaisir dans la zone euro. Ils ne veulent tout simplement pas de nous. Imaginez que les pays d’Europe occidentale devaient décider aujourd’hui si la Bulgarie doit devenir membre de l’UE, quel serait leur avis selon vous ? J’en frémis rien que d’y penser. Sinon les avantages majeurs de notre adhésion à la zone euro ne sont pas purement économiques. Oui, il y aura plus de commerce, de tourisme, d’investissements, ça, personne n’en doute. Mais si nous n’allons pas au bout du chemin maintenant, cela voudra dire que nous tous, les personnalités publiques, les gens ayant de l’expérience et prenant des positions, nous n’avons pas fait le nécessaire pour expliquer à la société bulgare des choses qui sont évidentes, et pas seulement pour les experts. »
Version française : Christo Popov
Photos : BGNES
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