Le coût de la vie des ménages bulgares a dramatiquement augmenté. En un an, les dépenses de consommation d’une famille de 3 membres ont enregistré une augmentation de 170 euros pour passer à 1215 euros. 105 euros de plus sont déjà nécessaires, en comparaison avec l’année 2021, pour qu’un ménage d’une personne puisse boucler le mois. Il convient de souligner que ce dernier doit déjà disposer de 700 euros au minimum pour se payer les frais de consommation tels que nourriture, logement, éducation, santé, vêtements, transports et vacances. C’est ce que montre une analyse des prix de consommation et de la rémunération perçue au cours du 4^e trimestre de l’année 2022 effectuée par l’Institut d’études sociales et syndicales auprès de la CSIB. Les données montrent qu’en raison de la croissance constante des prix des produits de première nécessité, les revenus des employés de tous les secteurs dans le pays n’arrivent pas à rattraper l’inflation, le plus frappant étant cependant le retard dans la revalorisation du salaire minimum qui, à partir du 1^er janvier, est porté à 390 euros. Cela voue des centaines de ménages à la paupérisation et aux privations, concluent les experts syndicaux.

La prétention selon laquelle les salaires en Bulgarie sont bas car les prix des produits de première nécessité sont aussi assez bas est complètement erronée car les gens qui perçoivent une rémunération minimale ne s’achètent que ces produits notamment, dont la croissance des prix est la plus significative – déclare Luboslav Kostov, directeur de l’Institut auprès de la CSIB.

Les prix des œufs par exemple ont augmenté de 65% en moyenne, cette croissance n’étant évaluée qu’à 30% dans les autres pays de l’Union européenne. Les prix des fromages ont enregistré une hausse de 38%, la hausse moyenne pour l’UE ne s’élevant qu’à 26%, ce qui fait que les prix de toutes les marchandises en Bulgarie ont augmenté au moins 2 fois plus que ceux dans l’UE. Tout cela provoque une forte hausse de l’inégalité entre les différentes couches sociales.

L’étude de la CSIB concernant le pouvoir d’achat en Bulgarie montre une nouvelle fois que dans tous les secteurs de notre économie une forte paupérisation est constatée, mais que la baisse du pouvoir d’achat est la plus sensible dans le secteur social.

Le président de la Confédération des syndicats indépendants de Bulgarie (CSIB) Plamen Dimitrov se dit convaincu que la principale raison de cette paupérisation dans tous les secteurs de l’économie est principalement provoquée par la non adoption en temps utile de la loi de Finances pour l’année 2023.

Nous sommes conscients de la réelle situation politique dans le pays mais le budget pour cette année devrait toutefois être adopté dans de plus brefs délais –poursuit Plamen Dimitrov sur Radio Bulgarie.

Environ 40% de la poussée inflationniste en Bulgarie découle en premier de la hausse spéculative des prix des marchandises et des services qui ne sont guère soumis à une régulation de la part des autorités respectives. La deuxième raison consiste dans la tentative de tous les producteurs bulgares dont principalement ceux des produits alimentaires d’inclure dans le prix de marché de ces derniers une part maximale du coût de l’énergie, des transports et autres. Le grand paradoxe réside dans le fait que nos prix se rapprochent de ceux dans les pays développés de l’UE, nos revenus demeurant pourtant 4 à 5 fois inférieurs aux leurs.

Le seul moyen d’y remédier c’est de procéder à une sensible réévaluation des revenus en Bulgarie. Les gens en sont impatients et se preparent à faire grève travers tout le pays, a encore ajouté le militant syndical.

Version française : Nina Kounova