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De Christo à Christian, de Dobrina à Dolorès : près de 40% des enfants bulgares ont des prénoms étrangers

Photo: Pixabay

Quel prénom choisir pour le nouveau-né est une question qui concerne non seulement la famille, mais la société dans son ensemble, car le système des noms fait partie de notre culture et nos coutumes.

Dans le passé la tradition strictement respectée était de donner au premier fils le prénom du grand-père paternel et à la première fille le prénom d’une des deux grand-mères. L’enfant né le jour d’un saint recevait son prénom. On ne baptisait pas les enfants du prénom d’un parent décédé, sauf s’il avait quitté ce monde très jeune.


Les prénoms bulgares traditionnels sont d’origine slave, protobulgare ou chrétienne. De nos jours cependant la mondialisation a complètement chamboulé ces traditions.

« La situation actuelle est bien différente », dit la professeure Anna Tcholéva-Dimitrova de l’Institut de linguistique bulgare de l’Académie bulgare des Sciences. « Pour commencer, il y a la crise démographique qui fait que de plus en plus souvent il n’y a qu’un enfant par famille. Alors comment le baptiser pour ne vexer aucun des grands-parents et autres membres de la famille ? Nous occupons aussi une des premières places pour les couples qui vivent ensemble sans s’être mariés et les jeunes se sentent moins liés à la tradition de baptiser leurs enfants du prénom d’un grand-père ou une grand-mère. D’autres modes ont vu le jour, qui diminuent le désir de préserver les prénoms familiaux. D’autre part, beaucoup de Bulgares vivent désormais à l’étranger où ils tiennent compte des normes et influences locales. Nos études des dernières années montrent que chez nous la tradition est respectée à 20-30% et les prénoms étrangers sont maintenant 30-40%. »


La tendance la plus répandue est de chercher des formes étrangères des prénoms locaux. Ainsi Christo devient Christian, Todor devient Théodore, Nikolinka devient Nicole, Stefka devient Stéphanie, Dobrinka devient Dolorès, etc. Dans le même temps les anciennes versions des prénoms reviennent à la mode, par exemple Ioan et Ioana au lieu d’Ivan et Ivanka. Il est en outre de plus en plus rare de tomber sur une jeune personne portant un prénom diminutif comme Tontcho, Guenko, Iordanka, Siika, etc. De plus, certains des prénoms les plus répandus jusqu’à la fin du XXe siècle comme Maria, Eléna ou Boryana cèdent le pas à des prénoms étrangers comme Nicole, Sophia, Alexandra, Gabriéla, etc.


Mais quand il s’agit d’un fils, le Bulgare s’en tient plus souvent à la tradition avec un prénom local. On voit même de plus en plus souvent des parents opter pour le prénom d’un tsar bulgare : Kaloyan, Ivan-Alexandar, Boris, etc. Il y a également des prénoms plus créatifs.


« La créativité est plus fréquente pour les prénoms des filles », indique la professeure Tcholéva-Dimitrova. « On voit ainsi apparaître Christiandra, Auda, Milozara, Devayla. Il faut demander aux parents à quoi ils pensaient dans ces cas-là. Cela peut être aussi des prénoms combinant deux autres prénoms comme Deyamira ou Emima. Il y a toujours eu des prénoms plus particuliers, surtout à présent avec de plus en plus de familles à un seul enfant qui veulent que son prénom se distingue des autres. Il y a aussi une tendance à des prénoms plus courts comme Teya, Niya, Miya, Aya. Il y avait même juste une seule syllabe : Ya. »

Version française : Christo Popov

Photos : Pixabay, Pexels


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