Ce 14 février, la Journée de l’archéologie en Bulgarie coïncide avec la Saint Tryphon, la fête des vignerons et du vin d’après le calendrier julien. A cette occasion, nous vous emmenons à Sandanski, situé dans une région viticole de renom, pour parler histoire et archéologie.
Sandanski, une des plus anciennes villes des Balkans, est peuplée depuis l’Age de cuivre. De nos jours, c’est une station thermale prisée pour ses hôtels de luxe et les caves qui offrent une variété de cépages locaux. A cela s’ajoute un vaste parc et un Musée d’Archéologie interactif qui a célébré les 85 ans de sa fondation à l’été 2021. Aujourd’hui, le musée se targue d’une collection de plus de 11 000 artefacts dont une série de mosaïques de la période paléochrétienne (ІVe-VІe siècle), comme nous l’apprend la conservatrice du musée Antonia Kocheva dans un entretien accordé à Bojidar Lyubenov de RNB "Hristo Botev".
"Il faut dire qu’une partie des objets ont été mis au jour par des élèves grâce à la symbiose du musée avec les écoles cultivée depuis sa création", explique Kocheva. "Les premiers locaux du musée se trouvaient dans l’école de l’époque. Après l’année 1944, le musée a été dépossédé de ses locaux, ce qui a fait que le conservateur qui en était chargé autrefois s’est mis à transférer la collection de maison privée en maison privée tout en l’enrichissant. Près de 70 % de notre collection a été récoltée de son temps. En 1970 le musée dispose déjà de son propre bâtiment."
L’édifice se trouve dans le centre historique de Sandanski, le premier étage a été bâti sur les fondations de la Basilique de l’évêque Jean, datant du Ve siècle. L’exposition comprend des objets de la Préhistoire à l’Antiquité. Dès que vous poussez la porte du musée, vous tombez en plein Ve siècle. Les salles sont conçues de manière à vous faire croire que vous vous trouvez dans une vraie cité antique, indique Antonia Kocheva. Qu’est-ce qu’on peut y voir ?
"Nous voulions exposer peu d’objets mais chargés d’histoire, de récits. Pour cette raison, nous n’avons pas de vitrine de céramiques, nous en avons en revanche une dédiée à la vie de tous les jours. Vous pouvez y voir du tout : des assiettes, des cuillères, des bijoux que l’on portait à l’époque, des lampes qui vous donneront une idée sur ce que c’était la vie de nos ancêtres. Une autre vitrine est consacrée aux métiers et ainsi de suite.Nous prêtons une grande attention à notre collection de pierres tombales en marbre, des échantillons inégalables de l’art antique. Nous avons d’ailleurs la plus riche collection de stèles tombales," répond Kovacheva.
Des céramiques, des bijoux, des objets du quotidien, des monnaies et des outils, de même que d’autres monuments de la vie antique attirent l’attention dès les premiers instants. A l’entrée, les visiteurs sont accueillis par un hologramme de Spartacus et d’autres rencontres surprenantes avec le passé réalisées à l’aide des technologies modernes :
"En bas, au premier étage de la basilique où il y a une inscription en mosaïque, l’évêque Jean qui l’a bâtie, vient en vie à l’aide d’une tablette équipée de réalité augmentée. Il vous explique quelle est cette basilique, comment était la cité. Pendant que vous regardez les magnifiques mosaïques, vous voyez les artisans qui les ont faites. Ils vous disent davantage sur leur vie, les outils qu’ils employaient, comment ils les ont fabriquées. Il s’agit de vivre une expérience immersive de l’époque", conclut Antonia Kocheva.
Edition : Vénéta Nikolova
Version française : Maria Stoéva
Photos : BGNES, archaeosand.com, sandanskicrossborder.com
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