Ce lundi 10 avril marque le début de la Semaine Sainte ou la Semaine de la Passion – la dernière de la vie sur terre de Jésus Christ. Pour les Orthodoxes chaque jour de cette semaine est saint et ils attendent avec humilité et recueillement cette période de l’année. Durant cette semaine Jésus rachète les péchés humains avec ses passions, douleur et amour et le démontre avec sa Résurrection. C’est dans ces moments-là que Jésus-Christ a vraiment révélé sa passion pour nous dans la souffrance qu’il a volontairement endurée pour le rachat de nos péchés.

Quelle devrait être notre attitude pendant la semaine de la Passion ? Nous devons être pris de passion dans notre adoration de Jésus et dans la proclamation de son Évangile ! Tout comme il a souffert pour nous, nous devons aussi être prêts à souffrir pour le suivre et diffuser le message de sa mort et de sa résurrection.

„Nous devons rester vigilants, conscients du fait que notre vie et notre quotidien ne sont pas du tout insignifiants. C’est un champ de bataille où se joue l’avenir de chaque âme humaine“, nous dit le père Boris Borissov de l’église de la "Sainte Transfiguration". Et d’ajouter :

„Dans le cas concret, le combat que livrent le Bien et le Mal pour le salut de l’âme humaine nous oblige à adopter un comportement empreint de générosité et d’humilité, ignorer les futilités et la mesquinerie du quotidien qui nous poussent vers le péché et c’est un des messages majeurs du Christ.“

La lecture de l’Evangile exhorte les fidèles à se consacrer aux bonnes œuvres au quotidien, car le jour du Jugement dernier, il sera déjà trop tard. Et c’est ainsi que tout au long de la Semaine Sainte, les chrétiens font très attention à leurs pensées et à leurs actes. Leur nourriture est maigre, sans graisse et sans excès, comme aux premiers jours du carême. Une purification du corps et de l’âme en attendant la Résurrection...

Avant sa passion et sa mort, Jésus célébra la Pâque avec ses apôtres et leur dit : "J'ai désiré ardemment manger cette Pâque avec vous avant de souffrir, car je vous dis que je ne la mangerai plus jusqu'à ce que je trouve son accomplissement dans le royaume de Dieu". Il prit donc du pain, rendit grâces, le rompit et le leur donna, en disant : "Ceci est mon corps qui sera livré pour vous ; faites ceci en mémoire de moi". De la même manière, après le dîner, il a pris la coupe en disant : "Cette coupe est la Nouvelle Alliance dans mon sang, qui sera versé pour vous".

Dans son Évangile, Saint Jean reprend d'autres paroles de Jésus : "Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement ; celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, j'ai la vie éternelle en lui".

Le père Boris Borissov donne son interprétation de ces paroles de Jésus :

 „Jésus n’a pas dit "voici le pain qui est le symbole de mon corps“. Il a dit qu’il est le pain vivant descendu du ciel, qui est une allégorie et une métaphore à la fois. De cette même façon, le mystère de l’Eucharistie constitue l’essence de notre existence, l’incarnation des rites chrétiens dont l’église est le dépositaire."

En ce sens, la confession à la fin de la Semaine Sainte est une communion avec Dieu et un échange spirituel avec notre Sauveur.

Tout au long de la Semaine Sainte, on entendra chaque jour un chant rituel, interprété après le coucher du soleil et accompagnant la sortie de l’icône reproduisant la Passion du Christ. "Je vois ton temple somptueux, mon Sauveur mais je ne trouve pas de vêtement approprié pour l’y honorer. Donne-moi la lumière pour habiller mon âme, et épargne-moi les souffrances !"

Le Vendredi Saint, point d’orgue de la Semaine de la Passion, est célébrée la déposition du corps du Christ de la Croix. Le prêtre dépose le Corps du Christ, il l’enveloppe dans un tissu blanc et le reporte, en procession, dans l’autel. Dans une célébration vespérale, appelée le service de la Lamentation au Tombeau, le prêtre sort l’Epitaphios, l’image du Christ mort peinte ou brodée sur une nappe, de l’autel et le porte en procession autour de l’Église, avant de le placer dans le Sépulcre, un catafalque qui symbolise le Tombeau du Christ. Cette procession, durant laquelle les fidèles portent des chandelles allumées, représente la descente du Christ aux Enfers.

Récit : Sonia Vasséva