Podcast en français
Taille du texte
Radio nationale bulgare © 2024 Tous droits réservés

La pandémie et la guerre en Ukraine ont démontré l’effet néfaste des fake news

Photo: Pixabay

Comme chaque nouveau média avant eux (cinéma, télévision, radio, presse écrite), les réseaux sociaux ont été accueillis avec un immense enthousiasme par le public. Mais tout comme leurs prédécesseurs, par exemple la radio qui a été utilisée pendant la Seconde guerre mondiale comme outil de propagande, les réseaux sociaux sont eux aussi devenus un espace de propagande et de désinformation. Pointer du doigt la propagande n’est pas suffisant si on veut la combattre efficacement, ont conclu les participants à un forum à Sofia consacré à la désinformation en Europe du Sud-Est. Le fléau de la propagande et la désinformation ne date pas d’hier, indique Gueorgui Gospodinov, le premier écrivain bulgare nommé au prix Booker.

Gueorgui Gospodinov
« Dans les sociétés d’Europe de l’Est nous avons subi pendant un demi-siècle une propagande grossière, encore que certains d’entre nous y sommes devenus insensibles. Pourquoi ne sommes-nous pas aujourd’hui immunisés contre les fausses idéologies après avoir connu cette propagande ? »

« Eh bien, d’une part, la propagande du passé était facilement reconnaissable et donc inefficace. D’autre part, elle a créé une méfiance durable envers le discours officiel, envers les prises de position des institutions publiques. La propagande communiste n’est plus, mais la méfiance subsiste. Avec l’apparition de la rhétorique du populisme et le changement de langage, nous avons été pris au dépourvu. La résistance que nous étions censés avoir développée pendant le communisme a succombé à l’attrait des balivernes sur la Terre plate, l’annihilation de l’humanité après une apocalypse imminente, etc. »


Les signes qu’un tel narratif peut être non seulement drôle, mais dangereux, n’ont pas tardé. L’un d’eux a été la pandémie de Covid-19, lorsque nous nous sommes rendu compte que dissimuler la vérité peut avoir des conséquences fatales pour la survie physique des gens. En février 2022 a éclaté la guerre en Ukraine, mais son début avait été déterminé des années auparavant sur le terrain de la course à la propagande. Et elle continuera sur ce terrain bien après la fin des combats, car, comme le dit Gospodinov, « les guerres de propagande durent plus longtemps que les véritables guerres, et elles n’ont ni traités de paix, ni retrait des forces armées ».

Dans une société divisée, dont le reflet sont précisément les réseaux sociaux, les différents points de vue, sur lesquels se fonde toute analyse d’un événement, sont en conflit permanent et se rejettent mutuellement. La pandémie et la guerre en Ukraine nous l’ont démontré une fois de plus et si la première semble jugulée, la résolution de la seconde est toujours nébuleuse, y compris à cause du mélange entre réalité et fiction pratiqué par les médias. Mais ce conflit prendra fin tôt ou tard et il y aura des négociations entre les belligérants, estime la journaliste et analyste Zornitsa Iliéva.

Zornitsa Iliéva
« Selon moi il y aura une nouvelle Conférence de Yalta, avec les États-Unis, la Russie et la Chine qui imposeront des réunions à la recherche d’une solution. Je ne dis pas que cela se fera demain, ni qu’après l’éventuelle chute de Bakhmout l’Ukraine s’effondrera au point d’accepter les conditions de la Russie pour des négociations de paix. Si l’Ukraine se désintégrera ou non, ou dans quelles frontières elle continuera d’exister, dépendra aussi bien de l’issue des combats que de celle des futurs pourparlers. »

Version française : Christo Popov

Photos : BTA, Annie Pétrova, Pixabay


Последвайте ни и в Google News Showcase, за да научите най-важното от деня!

Tous les articles

Le Barreau s’est mobilisé en faveur d’un Etat de droit

Des avocats de Sofia, Bourgas, Roussé et d’autres villes en Bulgarie ont manifesté ce 25 octobre pour exprimer leur désaccord avec la procédure d'élection du nouveau procureur général qu’ils jugent illégitime. Ils insistent pour que cette procédure..

Publié le 25/10/24 à 16:15

A peine 15% des Bulgares seraient disposés à devenir famille d’accueil

Seulement 15% des Bulgares deviendraient des parents d’accueil, 68% sont catégoriques qu’ils ne voudraient pas qu’un enfant soit placé dans leur famille, 17% sont incertains. C’est ce qu’a établi une étude de la société de sondage Trend conduit à..

Publié le 25/10/24 à 15:16
Абдуллах Йоджалан

Kaléidoscope des Balkans

Depuis la prison,  le leader du PKK Abdullah Öcalan  propose des négociations de paix Abdullah Öcalan, chef de file du Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme une organisation terroriste, a été visité par un proche dans la..

Publié le 25/10/24 à 14:00