"Justice pour la Bulgarie" est le mouvement citoyen frais émoulu qui fait son apparition sur la scène politique bulgare. Son fondateur n’est autre que l’ancien procureur général Ivan Guéchev qui a décidé de se lancer en politique. L’objectif de ce mouvement est un pouvoir judiciaire indépendant, loin des tentacules et tentatives de récupération politiques, alors que sa devise sera "Dieu, Patrie, Famille", comme l’a annoncé son fondateur dans une déclaration sur les réseaux sociaux. Il a aussi indiqué que "nul ne se soucie de la Bulgarie et du peuple" et que "cette situation devient insupportable", car "nos enfants vont tous quitter le pays".

"L’association sera citoyenne, patriotique, fondée sur les valeurs chrétiennes et les traditions ancestrales bulgares", a encore ajouté Ivan Guéchev. – "Dès que ma démission sera validée, je suis sûr que nous pourrons soutenir tous ceux qui se font du souci pour la Bulgarie et qui défendent nos valeurs conservatrices."

Selon Ivan Guéchev, il est grand temps qu’un "projet politique véritablement bulgare trouve sa réalisation, plutôt que de suivre les consignes des ambassades qui manipulent toutes l’État bulgare". La Bulgarie n’a jamais été dans une situation aussi humiliante, estime encore l’ancien procureur général qui n’a pas mâché ses mots pour traiter l’Assemblée nationale de refuge de criminels, protégés par leur immunité, qui ne cherchent qu’à s’emparer du pouvoir.

"Justice pour la Bulgarie" essayera de rétablir le mode de scrutin majoritaire et la justice sociale qui a été annihilée par le modèle actuel de gouvernance. "Les Bulgares doivent retrouver leur dignité et leur fierté nationales".

"La justice est un processus lourd et compliqué pour la Bulgarie comme pour les autres pays de l’Union européenne", a encore indiqué Ivan Guéchev. – "Nous avons travaillé avec sérieux sur toutes les affaires en cours, et pour certaines, le compte à rebours a commencé. Je voudrais rappeler que les services de sécurité et le ministère de l’Intérieur cherchent à démasquer les criminels, avant d’en informer le parquet qui transmet aux tribunaux les chefs d’accusation. Si le ministère de l’Intérieur et les services spéciaux n’arrivent pas à démasquer le ou les coupables, le parquet ne peut rien faire, tout comme le tribunal, qui n’a personne à juger et condamner. A ce propos, je me demande comment des personnes comme Kiril Pétkov et Hristo Ivanov et leurs acolytes qui, pendant des mois, n’avaient cessé de parler de la maison à Barcelone et des tiroirs bourrés de fric de Boyko Borissov, ont aujourd'hui changé d’avis. Ce comportement montre qu’ils n’ont aucun principe et que tout ce qui les intéresse c’est d’être au pouvoir."

Interrogé sur ses liens présumés avec l’homme d’affaires véreux Vassil Bojkov dont on a appris qu’il pourrait être le généreux sponsor de son parti, Ivan Guéchev a répondu que c’était faux. A ses dires, ses rapports avec Bojkov se limitent au fait que 19 chefs d’accusations ont été retenus contre lui du temps où Ivan Guéchev était encore procureur général. Il a aussi ajouté que tous ses soutiens sur lesquels il va compter, s’il décidait de transformer son mouvement en parti politique, seront des citoyens bulgares, dégoûtés de la politique, qui considèrent que le cap est depuis longtemps perdu, même s’ils ont fait le choix de continuer à vivre avec leurs enfants en Bulgarie…