Les premières démarches de l’Etat bulgare dès le début de la guerre qui fait rage en Israël, font preuve d’engagement et de solidarité. Le premier ministre Nikolay Denkov a condamné les attaques terroristes du Hamas et la violence exercée sur des innocents :

"J’exprime toute ma solidarité avec le peuple israélien. Mes pensées vont aux victimes de ces attaques. Je condamne le terrorisme sous toutes ses formes", a-t-il déclaré.

Sans tarder, le gouvernement a pensé à l’évacuation des Bulgares qui voulaient quitter Israël. Maria Gabriel, vice-première ministre et cheffe de la diplomatie bulgare, s’est entretenue avec le ministre des Affaires étrangères d’Israël Eli Cohen et avec l’ambassadeur bulgare en Israël pour assurer le déplacement des Bulgares en toute sécurité jusqu’à l’aéroport d’où l'avion Airbus 319 du gouvernement a effectué jusqu’à présent deux vols.. 150 Bulgares au total, de même que des ressortissants d’autres pays, ont été ainsi évacués d’Israël.  La Bulgarie a été en fait le premier pays à mettre en place une mission d’évacuation de ses citoyens et de personnes d’autres nationalités d’Israël après le début de la guerre contre le Hamas.

Le ministre des Transports, Guéorgui Gvozdeykov a annoncé que les rotations continueraient tant qu'il y aurait des Bulgares qui souhaiteraient quitter le sol israélien. Si d'autres pays de l’UE le souhaitent, la Bulgarie pourrait aussi rapatrier leurs ressortissants.

Des dizaines de vols ont été annulés ou différés à cause de l’escalade du conflit. "Nous voulons que tous les Bulgares sachent que l’Etat s’occupe d’eux", a déclaré pour sa part le président du parlement bulgare Rossen Jélyazkov qui a accueilli le premier groupe d’évacués.

"Quand j’ai appris que tous les vols à destination de Bulgarie étaient annulés, j’ai contacté le consulat pour voir s’il y avait une quelconque solution. J’habite en Israël depuis 15 ans et les attaques ne me font pas peur en principe, mais à mon avis il s’agit là de quelque chose de plus grave", a indiqué une Bulgare après avoir atterri avec l’avion du gouvernement.  

Un autre citoyen bulgare, qui faisait du tourisme en Israël, a résumé les faits au reporter de la RNB Andrey Borissov :

"Nous avons contacté le consulat de Bulgarie en Israël dès samedi quand les frappes ont commencé. Nous avons présenté une liste des voyageurs de notre groupe, nous sommes restés en contact pendant tout le temps et on nous a apporté de l’assistance. Nous sommes particulièrement reconnaissants au ministère des Affaires étrangères, à l’ambassadeur et au consul. La présence du ministre des Transports au bord de l’avion a été essentielle, car le vol a obtenu ainsi un statut diplomatique."

"Nous sommes reconnaissants d’être arrivés dans notre beau pays. Nous remercions le gouvernement et notre patrie de nous avoir évacués", indique une femme âgée qui faisait le pèlerinage au Saint-Sépulcre. "Nous devions partir hier mais il y avait des frappes, des missiles et nous sommes descendus dans les abris antiaériens. Nous étions très anxieux, les gens là-bas souffrent. Nous prions pour eux, pourvu que Dieu les sauve de cette guerre."

Les Bulgares sont nombreux à annuler leurs réservations pour Israël, les touropérateurs aussi annulent les voyages en attendant de voir comment les choses vont évoluer, comme rapporté par le site Travelnews.bg.

Théodora Asher, guide et interprète, participe à l’organisation de l’évacuation d’un groupe de touristes bulgares du pays en guerre. Elle a indiqué à la RNB que son fils était sur le champ de bataille : "Il s’agit d’une mobilisation de grande ampleur : l’armée régulière, les officiers et les soldats réservistes. Toutes les unités de l’armée israélienne ont été mobilisées, leur première préoccupation étant de trouver, libérer et rapatrier les otages qui sont des civils, des familles entières, dont beaucoup d’enfants."

"Il ne faut pas permettre au chaos, la violence et la peur de prendre le dessus," déclare Théodora Asher depuis Israël en remerciant sur la RNB tous ceux qui ont appelé pour se renseigner sur la situation.

"Il y a un sentiment de compassion, de solidarité, d'entraide. Depuis les temps les plus reculés, on applique un code moral qui reste en vigueur même en temps de guerre. Les images de civils pris en otages, enlevés, subissant des violences transforment automatiquement un des belligérants en perdant avant même que la guerre n’ait abouti à sa phase finale", déclare Théodora Asher. Le pays où elle vit et travaille est en véritable guerre pour la première fois depuis un demi-siècle. Le bilan des victimes depuis les premières frappes dépasse les mille personnes.

"Les choses sont comme elles sont et exigent de nous d’être mobilisés et de faire preuve de sang-froid. Dans le même temps, nous sommes submergés d’informations, mais il faut nous concentrer sur les renseignements de sources officielles qui ont été vérifiés. Il ne faut pas nous laisser envahir par le chaos, la violence et la peur. Le ciel semble plus calme. Les frappes contre Israël diminuent. Le combat se dirige vers la frontière nord et la bande de Gaza."

Théodora Asher rappelle néanmoins que la bande de Gaza est un morceau de terre (36 km de long sur 10 km de large), où habitent près de 2 millions de personnes, pour beaucoup des civils. "Nous ne pouvons qu’espérer et prier que les effusions de sang prennent fin", dit-elle avec chagrin.

Edition : Eléna Karkalanova

Version française : Maria Stoéva

Photos : BTA, BGNES, EPA/BGNES