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En 2023, les investisseurs ont préféré les entreprises exportatrices

Photo: BGNES

Un des grands changements qui se sont produits dans l’économie bulgare après la crise mondiale de 2008 est que sa croissance devient de plus en plus déterminée par des entreprises orientées vers l’exportation. Une grande partie des investissements chez nous vont précisément à de telles entreprises et bien moins dans des productions destinées au marché intérieur.

Evguénii Kanev

Nous sommes un pays à la population vieillissante et au marché restreint. C’est pourquoi on investit peu chez nous et l’absence d’un État de droit nous rend encore moins attrayants, considère l’économiste Evguénii Kanev. Le mauvais climat d’investissement causé par l’absence de la suprématie de la loi et de mesures de l’État pour stimuler les investissements étrangers a considérablement diminué ces investissements. Mais à présent on assiste à un renversement de cette tendance en raison des changements dans l’environnement géopolitique.

Une preuve de ce changement positif sont les données de l’Agence bulgare aux Investissements (ABI). Sa directrice exécutive Mila Nénova indique que les investissements pour la période janvier-septembre 2023 se montent à 3,1 milliards d’euros, soit 50% de plus par rapport à la même période de 2022.

Mila Nénova

Les investissements se font surtout dans la production, le traitement, l’industrie automobile, l’énergie. L’industrie automobile représente près de 10% du PIB.

Près de 80% des véhicules électriques en Europe utilisent des pièces produites en Bulgarie. Notre situation géopolitique, l’endettement faible et le PIB croissant, la stabilité et les innovations attirent les investisseurs étrangers.

La Bulgarie n’est plus le pays à la main-d’œuvre bon marché. Elle est très compétitive par rapport aux autres pays européens. Nous avons des travailleurs très qualifiés et notre objectif est d’attirer des compagnies de technologies de pointe orientées vers l’exportation, parce que nous pouvons leur proposer des conditions qui les rendent compétitives.


Mila Nénova attire aussi l’attention sur un facteur pouvant sembler secondaire pour les raisons d’investir chez nous, mais qui s’avère très apprécié des étrangers :

Le fait que la Bulgarie soit un pays tranquille et sûr est important pour eux. Ils arrivent souvent avec leurs familles et ils attachent une grande importance au fait qu’il y ait ici de bonnes conditions pour l’éducation de leurs enfants, un bon niveau de santé publique et de services.

La notion répandue au sein de l’opinion que les investisseurs étrangers transfèrent une grande partie de leurs bénéfices ailleurs est erronée, estime Mila Nénova :

Beaucoup d’entreprises, même si elles ont des capitaux étrangers, ne peuvent pas se permettre de transférer tous leurs bénéfices à l’étranger. Les technologies modernes exigent des investissements permanents dans le renouvellement des équipements, par conséquent la plupart des sociétés font des investissements considérables et continus dans notre pays, ce qui donne de la sécurité pour le développement des régions.


Les difficultés de trouver de la main-d’œuvre et la crise démographique de notre pays sont des problèmes reconnus par l’ABI mais elle cite des cas positifs pouvant motiver les jeunes gens à rester sur place :

Pour que les jeunes puissent rester dans le pays, ils doivent fonder leur décision sur des informations fiables. S’ils connaissent mal les options dont ils disposent ici, ils ne peuvent pas prendre la bonne décision. Il y a en Bulgarie d’excellentes sociétés offrant des rémunérations élevées, des compagnies de hautes technologies, des entreprises de production de nanosatellites, de drones à usage commercial, d’autogires, avec des perspectives de carrière intéressantes.


Une étude du climat d’affaires en 2023 faite par la Chambre des Industriels bulgares indique que 62% des managers se plaignent de régulations excessives, 61% des entreprises sont mécontentes des changements fréquents de la réglementation et 59% pointent du doigt la corruption comme obstacle majeur aux investissements et au développement du business. Mila Nénova pense qu’il s’agit là d’impressions subjectives.

Le secteur privé a toujours des attentes élevées d’une efficacité de l’administration, et à juste titre, mais l’État fonctionne selon des règles bien définies afin de garantir que l’argent public est dépensé de la meilleure façon possible. Il est vrai que certaines procédures prennent parfois plus de temps et qu’il y a moyen d’améliorer le travail de l’administration, reconnaît la directrice exécutive de l’Agence bulgare aux Investissements.



Crédits photos: BGNES, BTA, archives personnelles

Version française : Christo Popov




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