Radio Bulgarie sous sa forme originelle est née un an et un mois après la création de la Radio nationale bulgare et présente dès le début une image plus différente et juste de notre pays, grâce tout particulièrement aux traducteurs-animateurs des services en langues étrangères. Les émissions sont tout d’abord uniquement en espéranto et à partir du 1er mai 1937 commencent les diffusions de programmes en français, anglais, allemand et italien.
En dépit des temps changeants et de la pénurie de personnel qui se fait ressentir de plus en plus durement ces dernières années, Radio Bulgarie continue d’informer son public de ce qui se passe en Bulgarie en 11 langues : bulgare, français, anglais, allemand, espagnol, russe, grec, serbe, albanais, turc et roumain.
Nous vous présentons aujourd’hui Tchavdar Arnaoudov, qui a longtemps dirigé le service français de Radio Bulgarie et lui a consacré en tout 33 ans de sa vie de 1972 à 2005. Il se définit comme « plus un homme qui écrit qu’un homme qui parle », mais souligne avoir eu le bonheur de travailler avec certains des meilleurs traducteurs de l’époque, notamment Réni Nikolova, Maria Rozanova, Maria Tsanéva et la Belge Suzanne Gorinova qui a épousé un Bulgare.
Quand j’ai débuté au service français, il était dirigé par Dimitar Tonev, qui n’est plus parmi nous, se souvient Tchavdar Arnaoudov. Il avait une âme de poète et avait publié un recueil de poèmes. Comme j’avais moi aussi des intérêts littéraires, il m’a donné la préférence pour le service français. Ce n’est pas que les candidats se bousculaient au portillon, mais le français était encore à la mode à l’époque. Maintenant il connaît effectivement une certaine résurgence chez nous, mais sinon c’est l’espagnol qui était devenu à la mode et puis l’anglais, et à présent tous les jeunes n’apprennent que l’anglais.
Au fil des ans le Service central d’information (aujourd’hui service « Bulgarie ») rédigeait les textes à traduire dans les diverses langues étrangères, mais les services en langues étrangères entretenaient aussi d’étroites relations avec les auditeurs du monde entier. Chaque service avait à cette fin un correspondant qui répondait aux lettres et faisait les statistiques. Certains auditeurs étaient des fondateurs de clubs de radioamateurs de par le monde.
Nous avions en France deux clubs d’auditeurs, des Français qui écoutaient régulièrement nos émissions en français, raconte Tchavdar Arnaoudov, se remémorant un cas insolite. Un jour arrive inopinément un autocar de 30 personnes, des Français du « Club des amis de Radio Sofia » qui étaient venus en excursion en Bulgarie, parce qu’à force de nous écouter, leur intérêt avait été piqué et ils avaient décidé de visiter notre pays. Cela se passait au début des années 80 et je me demandais comment procéder. J’ai contacté le rédacteur en chef des services en langues étrangères et il a autorisé une partie du groupe à monter nous voir, nous sommes allés dans notre salle de rédaction, puis nous leur avons montré nos studios, bien que c’était alors rigoureusement interdit.
Outre visiter les salles de rédaction de Radio Bulgarie, les auditeurs de nos émissions sur ondes courtes par le passé désiraient aussi en apprendre davantage sur divers sujets ou bien écouter des œuvres musicales concrètes des archives sonores de la RNB.
Nous recevions parfois des demandes pour plus de musique d’opéra avec les grandes stars bulgares, précise Tchavdar Arnaoudov. Mais la musique d’opéra passe mal sur ondes courtes, parce qu’il y a une atténuation du signal (fading), des perturbations atmosphériques, ça rend un son différent en hiver et en été. C’est pourquoi on diffusait de la musique plus vive, comme la musique folklorique. Ils aimaient bien la musique folklorique ou pop. On nous a demandé d’en dire plus sur le monument du mont Chipka ou sur la Fête de la Rose à Kazanlak. Nos auditeurs connaissaient bien la rose bulgare, parce qu’on leur envoyait des petits cadeaux liés à elle.
En conclusion Tchavdar Arnaoudov souhaite à ses collègues de Radio Bulgarie de poursuivre leurs efforts pour élargir les programmes et exprime l’espoir qu’en plus des programmes en ligne nous verrons un jour le retour des émissions en direct.
Version française : Christo Popov
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